dB 61

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J'ai coutume d'imaginer les messages de mes amis comme des visites de leur part. Ils toquent à la porte de mon appartement de transit, je leur ouvre les écoutilles et ils larguent les amarres. J'aime croire que le moindre de leurs mots laisse en moi une trace indélébile, tout immatériels soient-ils. Ils toquent à ma porte, je leur accorde un pas en moi et m'agrippe à ce bon vent qui les amène. Alors, oh oui alors, je me penche sur mes idées et les tricote. Lisez donc ces nouvelles que mes amis m'apportent du vaste monde, ce soir :

Une photo de Saf et la poupée Marie-Thérèse toute fraîchement offerte devient un merveilleux conte de fée somnolente en bordure de soirée. Je vois les boucles qui s'agitent et ne dit-on pas que les couronnes on ne les pose jamais sur la caboche des vrais rois ? Les yeux rivés sur les Gastons, je n'en connais pourtant pas des comme toi, susceptibles de t'égaler, la rage de vivre comme pendule et le cœur qui pendille, les régies de vie et les phares de nuit.


Puis c'est le tour de Roméo, les 'merci' qu'on ne comprend pas vraiment, que je superpose à ce qui est connu : les marches, la fac, la fuite lors de vos précieuses mais pénibles papouilles. Je me dis que je vous écrirai peut-être un peu demain si le temps m'est accordé. Ou bien plus tard, sur la grève, quand on sera un trio de manteaux contre la houle. Tout près, rugiront l'écume et l'horizon et les mouettes et le formidable sable qui infiltre les failles du vaste monde. Peut-être, j'écrirai.

Mentionnons aussi Bambi dont le nez à pointe mousse dépasse régulièrement de son sous-bois et l'histoire s'écrit alors toute seule, comme une grande. Je laisse Vérone dégouliner de sa gueule aux petites dents de lait : Roméo par ci, Roméo par là, et moi j'écoute, m'instruis, nourris ma plume parce que ce n'est pas tellement mon habitude de goûter ce genre de plat - les gentils galants garçons qui donnent sans se sauver.


Et là, enfin, sur le côté des messages tapageurs qui éclaboussent ma polaire de sensibilité, voilà que ça bat les cordes, ça gratte la caisse claire, le Maraudeur fredonne et l'on se dit putain de charleston qui tape au loin, prends donc ma main car je vais bien mieux au va-et-vient de l'automne quand les lumières cognent et qu'on se laisse broder des parterres entiers de fleurs fictives.


[...]

Écrit entre deux jours de congrès de médecine interne, rhumato et dermato (que de progrès nous faisons en médecine ces dernières années, chers lecteurs, c'est fascinant ! Saviez-vous par exemple qu'une nouvelle maladie a été caractérisée très récemment ? Le VEXAS, pour ceux qui souhaiteront se renseigner. De même, quelques patients atteints de maladies autoimmunes incurables jusqu'alors ont été guéris par un nouveau traitement. Grandiose !). Bref, sur ce, passez un très bon week-end :)

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