dB 58
Le 5 décembre 2024, Strasbourg pleurait et moi, je dansais soule, abritée des trombes, en bonne compagnie. Au sein de ce monde de fous furieux jazzant le blues comme s'il était joyeux, ballotté en pleine terre, il y avait là un grand Mystère et Iacchos crachait ses éclats de vignes en pleine gueule du tout venant.
Voguaient ainsi, libres de toute retenue, un soleil enchainé perçant la rondeur d'un col et le plus chouette mulet-bouclette de la ville sous lequel swinguait un sourire d'enfant prodige. S'étiraient alors toutes nos mains comme des petits radeaux entre les plages de vide.
Phares de soirée, Roméo plantait ses graines d'amitié chez tout le monde et la plus exaltée de toutes les Lizzy-touche-moi-le-cœur offrait généreusement son rouge à toutes les gorges.
N'oublions pas Boldini au carré lisse hâtant l'engloutissement des verres et Marge-en-épaisse-laine proposant d'un élégant humour stoïque ses mains aux cuisses. Le jazzeux tournait parfois le regard de ce côté - je m'amusais de sa stupide pudeur - et ce demi-bonnet de petite pointure se baladait ci et là en quête de carrosse. Un toxico latino bien plus réservé que prévu passait sous la cascade de Red. Polina, danseuse de vélocypède, agrémentait chaque photo volée d'un nouvel angle de son derrière et regrettait presque les pisseurs du 15ème, espérant voir le gui revenir.
Mais flottait, aussi et surtout, cible toute trouvée de franches taquineries, une voix habituellement plutôt sage qui s'échouait - marée basse crevant le bar - dans les graves puis épousait les trottoirs et son Roméo également, avec la même ardeur.
Le 5 décembre 2024, Strasbourg pleurait et nous valsions bien loin du trouble larmoyant de la ville, en bonne compagnie.
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