dB 48

Une minute de lecture

La Vampire de la rue de Londres avait une épaisse tignasse de cheveux décolorés, et j’y passais les doigts, et elle ronronnait. Je ne fais pas vraiment d’efforts, j’obéis à la loi du bon-vouloir et m’autorise à dessiner ce qui m’entoure selon les impulsions de l’instant. La Vampire de la rue de Londres avait le grain de voix rauque et lourd comme le fracas des basses d’une rave. D’ailleurs, elle avait le cul-en-cuir et le liner des poupées-techno désinvoltes et ravagées.

J’ai gardé quelques photos : elle souriait à côté d’Hermès, Sainte-Croix et Henri dans un bateau de toute splendeur, drapeaux flottant au lent rythme du carrelage. Ces quatre-là sont des fruits du même arbre bien qu’ils ne mûrissent pas tout à fait à la même vitesse.

La Vampire de la rue de Londres m’a proposé un café, des fois que, tu sais… C’est une affaire de tignasse dense et bien laquée, et j’y passais la main d’un geste, d’un je-ne-sais-quoi insouciant. Hermès nous reluquait, m’a demandé bien avant l’heure - souhaites-tu l’aimer ? Je n’ai pas répondu, je crois, je chasse encore l’été…


pour A.

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