dB 23

Une minute de lecture

L’autre matin, dos contre le jour, ses pieds nus plongeaient dans le carrelage. Les remous du sol vers le rivage du lit grignotaient son pas, elle portait dans ses bras une jarre de porcelaine remplie de truites de la même couleur que l’aurore. La marche rendue instable par les milliers d’éclats de céramique perforant le quadrant solaire, elle avançait à petits pas, à petits sons, parfois à reculons.

Rien qu’une corde grattée, ma cithare que l’air frissonne… La jeune femme à la truite, son œil lunaire qui ne déguise rien d’autre que son soi sans fenêtre, sans rideau, sans paraître. L’autre matin, elle éclaboussait le sable, passait un orteil nonchalant et le carrelage ondoyait. Je repensais à une phrase « Ça tombe bien, j’ai toujours voulu me noyer. » que l’autre avait ri quelque part sur une plaine de prières.

L’autre matin, je lui soufflais mes rêves comme un secret. Elle attrapait le poisson pour ne pas le couler. Des colimaçons comme des escargots de la Belle Époque, mes chantiers de restauration à vélocipède, les marées de trompettes et leur fidèles chouchous noirs. Et, dos qu’on troque un jour, ses pieds s’enlisaient dans le carrelage. Le sol s’agitait.

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