dB 20

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Le pas dansé, des éclats de cuisse dans son regard pour défendre un monde englouti, la poêle rissole la graisse des grandes peines. Mais j’ai foi en sa laisse offerte aux mauvais cœurs, les mots percent toujours - j’aimerais lui dire que l’Homme tend une main vivante vers le sel sur la table uniquement parce qu’on a pleuré hier. Y revenir parce qu’on n’a pas appris, c’est autre chose. Une sorte de leçon canine qui fut probablement trop brutale pour être digérée.

Crache ce plastique, Arche Nouée, il fait mauvais temps dans ta gorge. J’y sens comme des grumeaux de vie mal mâchonnée, faudrait pas crever l’accord brisé. Faudrait pas déposer les armes sans aboyer. On ne voit qu’un putain de reflet dans le miroir quand on se réfléchit trop. Les chiens s’égarent parce qu’on leur a fait croire un jour qu’ils crèveraient sans maître. Regarde ta truffe boueuse et ose me dire qu’un toi-gamin ne courrait pas à la fenêtre compter les nuages pour ensuite les effacer. Entre deux engueulades baveuses, prends la gomme et dégueule tes motus. Les petits sauts, la balle revient, n’est fou que celui qui naît sans yeux sur la pensée et l’écume sourde.

Et puis j’ai trouvé dans la crasse sur le pas de la porte plus de chenilles qu’on ne pourrait le croire. Quand l’une d’entre elles jappe, on devrait laisser faire Kafka. Laisse faire Kafka, elles gardent des cafards dans leurs pupilles comme des petits colliers de sécurité, se croient libres la porte close et le loquet bien ciré. La laisse est plus solide, elle a le cuir acéré puisqu’à manger la glace à même le sol un mauvais hiver, on garde des crocs pour l’à-brunir. Faut surtout s’arracher à leur plastique aveugle, un jour, en mars peut-être, pleurer mais ne pas trop se réfléchir dans leurs flaques pétrolières. Le pas dansé, des éclats de cuisse dans ton regard pour défendre un monde englouti, la poêle rissole ta larme. Mais j’ai foi en ta laisse offerte aux jolis leurres. Les mots percent toujours.

  • Il est sale ce chien !
  • Laisse-le, il aide Kafka. Faut déterrer les chenilles.

pour N, qui a froid en Amérique rongée.

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