Les dunes de macadam au creux de Strasbourg accueilleraient ma tête et la sienne en miroir de dédales, dans un monde où mourir serait revenir Autre - la certitude d’avoir la vocation de l’Être sans croire à Son existence. Les anges grossissent les balances, je n’en vois pas l’ombre, uniquement celles des plumes dans les cheveux, d’une pulpe sanguine et les piafs bleus !

Il me croit sous taz quand la nuit tombe. Dans mon appartement de transit, les fonds de casseroles crament et les assiettes sourient en demi-lune parce que le monde matériel ne devrait jamais être en meilleur état que l’éther. On danse sur des guitares qui pleurent pour en rire plus tard, sinon vivre serait un peu pourrir. Là, j’attends que la graisse s’évapore par la fenêtre - elle empaume depuis hier les montagnes de draps comme la fleur d’un sein entre ses doigts rêches. // enfin cette chose moins fragile que mes boucles // mais les femmes s’effacent quand on croit les effleurer du bon côté du cœur. Rester entre lit et fenêtre pour sécuriser la convection, les pieds en plein sable. Je brasse le vide, le défie de fuir. Ce jour que je pleure le printemps revenir le beau soleil - le soleil ! - et l’été dernier pareillement, ce jour je brasse le vide grandiose. On pourrait me croire sous taz, quand le jour sombre et je t’emmènerais en pleine mer où les flots agités m’ont vu naître d’entre les ronces ravagées d’écume. Le soleil ! L’orange disséquée par les nuages dans ton ciel, ça crée de drôles d’étés, comme des agrumes sur les colombages et les ombres des moutardes se suicident sur la pierre et le bois. Tu te tais, je bois l’idée.

Pour E.