dB 9.1 : Bien trop de jaune, la naissance d'Achille
Partie 1 .
Bien trop de jaune, le matin déjà calciné presque roux. Les cendres de la maison inhalées au cours de la nuit, le nez pris dans la couette molletonnée de vieillesse, puis le goût de la poussière qu’on crache dans le lavabo avant que les adultes ne se réveillent. Mamie ne borde plus l’enfant.
La guerre de Saint-Ouen-de-Mimbré, le cœur défiguré j’écrivais l’été. J’attendais le monde, là où personne n’existe et où personne ne me sait exister, les yeux comme des billes, les mollets balafrés par les orties, des cerises plein les menottes et les taches qui vont avec. L’odyssée d’une gamine, son tournesol au fond du jardin qui fixe le zénith, les pieds nus dans l’herbe-paille et l’oiseau piaille et les mulots galopent ; de mon temps, ça ne se regardait pas dans les yeux, les étoiles.
Pour Gérard.
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