dB 7.2 : Tiens bon !
- Sale temps du poète -
Partie 2 : Tiens bon !
Je marche sans discontinuer, le nez fourré dans une bulle d’art nouveau. Ô poinçons, mes poinçons des feuilles de verre, ô poinçons mon regard baigné de merveilleuses verrières serties de leurs légers colliers de fonte. Je marche au hasard de mes pensées, l’esprit parfois lourd du trop. Trop de vous, trop de nous, trop de moi, je suis femme-objet parfois, dans sa longue cape des justes-au-tiers, et ça n’apaise pas l’orage dessous-dessus, ce mois-ci.
Au dehors de ce qui m’est moi et m’émeut intensément, un humarium de pages et de fesses difformes. Voyons bien qu’ici les gens poinçonnent et tiennent le cap de la bonne étoile, et que le vent s’exclame dans les vagues de jupes - Éleusis ! Quel doux nom, j'ai cru lécher ton ombre, l'ambre de tous tes secrets ; tu te caches à présent. Le mystère m’éclabousse l’intérieur, ta main dans cette ville qui n’est plus ta chambre frôle la surprise de naître encore dans ma poitrine et de serrer poing ferme le muscle battant. Tout a recouvré ses couleurs, celles qui ne t’appartiennent pas, autrement plus stables que toutes tes idées qui poussaient ci et là au milieu du désordre. Dans la cité de Belphégor, je participe à l'installation d'une ou deux pierres et, à peine le ciment étalé, j'en ai le mal d'humeur. Pas la bonne peau, pas le bon roseau que voilà plié, la larme cruche. Ô poinçons, mes poinçons des cercueils d'hiver, ô poinçons mon âme baignée de merveilleuses caresses passagères, tout droit sorties de ces tenaces colliers de honte... On marche sans discontinuer.
Pour E.
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