dB 7.3 : capitale artificielle
- Sale temps du poète -
Partie 3 : Capitale artificielle
Mon miroir porte des cernes comme un humain, avec beaucoup de bonne volonté. Les angles poncés par la fatigue, quelques éclats de crasses sur la face interne. Dans le lavabo, mon linge prend la mousse, l’eau déborde du siphon. Quelques culottes, un string, deux paires de chaussettes et trois cheveux gigotent comme des vers dans cette soupe de tissus. Je sais que j’ai le teint gris sous l’éclairage artificiel de ma salle de bain - si ce n’était pas le cas, il ne faudrait surtout pas y croire de toute façon., encore un filtre de fausses bonnes mœurs.
Hermès, hier j’ai perdu pied aux abords d’un vin de cigales et d’oranges, le tien. Tu n’avais pas recapuchonné la bouteille et, comme une liqueur de Pandore, j’avais sous mon nez, fin comme la hanche d’un hautbois, les effluves d’un paradis truqué. Une croix qui me dit en prier une autre, que n’en raffole un peuple blessé en capitale de la mélancolie… Notez : la douceur de replonger dans ses vieux travers, de peur de voir - à jamais ! - mourir le vice.
Annotations
Versions