dB 3 : Agrumeuse

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L’Orient à marée basse ne m’impressionne pas avec ses moucherons ondulant du ventre sous les ponts de lasses épaves qui sentent le souffre en dépit de l’horizon sur lequel se peignent, graciles, les mille et une lumières fauves. L’exotique en bouteille vend des rêves fourbes ; si je mâche ce champignon tous les soirs, sans doute le peux-tu aussi.

La fenêtre ouverte pour qu’on t’y aperçoive, nu(e), embrasser la danse espagnole des chiroptères, chatouiller la corde. J’aime la mer sur un sucre, en inspire plus aisément l’iode. La fenêtre ouverte, on t’assoit nu(e) sur nos genoux circonflexes et l’empilement des accords s’efface au regard des montagnes carmines, perverses berges d’une terre de sexes en fleur.

Faudrait traverser le pays, guetter les lignes d’envie sur nos poignets ronds potelés d’errance, y voir l’éclosion sensuelle de la nuit en amont des crèves-bouteilles. Je veux pas - jamais - m’avancer pour des broutilles.

Vois-tu ce soir ? L’écharpe balancée sur le pas lent des chameaux de pierre, sous la lune demi-croquée, mordue d’ivoire dans son ciel d’essai, on pourrait se goûter là, soulever le voile. On chuchote, fantôme des tapisseries, que l’Agrumeuse n’est jamais très loin, un secret qu’on ne divulgue qu’à l’oreille des lionnes-gens. Et si l’or cyan aux noces de glaise ne s’avoue pas perçant du ressac, prends tout de même mon sable. Voyons où il emmène ta paupière… dans un rêve sans sommeil, peut-être.

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