dB 1 : les bonnes figures
À cœur sain, pulser du poignet et son doigt se joint à la valse, menthe effilochée qu’on croque alors qu’on sait se tromper. Un lundi, tard, allongée sur le divan mais c’est l’autre qui se raconte, on avance sous une cascade pour se prendre tout le bleu du stylo en pleine gueule comme les poupées entre les mains des mômes trop inspirés. Les bonnes figures tout droit sorties du four et du moule, les sourires qui se ressemblent ; je n’ai pas l’ego de croire en ma singularité. Dans mon miroir, il y a toutes celles dont je porte les yeux, la chevelure et la perte de substance. Ça se saurait si on était seul.e au monde, Madame, ça se saurait.
Le fauteuil a la peau froide et je ne voudrais pas m’asseoir sur ton animal de compagnie que tu balades pour y faire se confier les gens, surtout si nos bouches se répètent à l’infini de l’orage. Madame, dis-moi si du haut du toit décapité la ville perçue comme calme n’est qu’un mirage du bonjour. Car je ne suis pas un livre de réponses, plutôt une liste de crache-questions et m’ouvrir fait peur. Vois-tu, j’ai observé leurs corps se tortiller et je n’étais pas sûre, après coup d’un soir, de savoir qu’en faire hormis les raconter. En d’autres mots, on me chaparde la poitrine chaque fois, et je pense //peut-être qu’on me la rendra//. Dis-moi qu’on me la rendra même si le jour meure sans se donner entièrement nu.e à mon navire.
Madame, ce serait mentir si je n’avouais pas que c’est une autre qui reçoit chaque fois mes côtes car on nous confond, simplement, on me pense sienne, seuls nos prénoms divergent. À cœur malade, mon poignet pulse mais qu’on ne me prenne pas à l’aimer tant que son doigt ne se lance pas dans ma valse. Car alors, mon ventre effiloché qu’on sait se tromper facilement capturerait le papillon… Et j’en pleurerais le soir.
Pour N.
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