Un peu de cendre
Il y avait sur son sourire un peu de cendre
Abandonnée là par les larmes de novembre.
Ses yeux moirés du souvenir des jours anciens
Abreuvaient l’automne de l’espoir d’un chemin.
Au fil de nos rencontres, je l’ai su météore
Immense monolithe parcourant le silence.
Autour d’un échiquier bardé de nos danses
Défiant case à case, corps à corps nos rêves de mort
Volant au vent mauvais un fugace vœu de vie
Aussi subtil que son rire éclaboussant la nuit
Comme un chant clandestin fragmentant le réel
Des serments d’insoumis d’arpenter d’autres ciels
Il est des nuits de doutes où l’angoisse vous tord
Où la semaine est morne comme un abîme blême
Dans ces jours où je marche dans l’ombre de la mort
Je me narre tous ces soirs comme une Jérusalem
Et sa voix me revient telle une vague fuligine
Dispersant au désert mes blizzards et brouillards
Et son souvenir caresse mes cheveux hagards
Rassurant d’un regard mon cœur pourtant en ruine
Et dans mes bras fait d’escarres, d’entailles muettes
J’ai accueilli, toutes pétris de peine, ses méandres
Il y avait sur son sourire un peu de cendre
Sans importance pour nos âmes enfin en fête.
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