Entre deux trains
J’ai contemplé le froid perforant de la nuit
Trouvé dans sa vapeur, la couleur de mon âme
Compté dans mes larmes l’extinction de ma vie
Elle que j’avais forgée jadis face aux flammes
Edifiant de mon sang, les souvenirs de ma rage
Car la jeunesse s’enfuit et ne reste que l’orage.
D’abandon en échec, j’étais Atlas brisé
Soudain perçant l’azur, perforant le réel
Vint ce souffle un matin délivrer mon apnée
Vint ce rêve de demain en promesse de merveille
Nous avions dérobé l’instant entre deux trains
Comme gléner l’un à l’autre afin d’ancrer le temps
Jugulant les minutes et les humains grouillants.
Nous aurions pu partir, nous arroger demain
Jaillir dans la montagne, aller par la forêt
Connaitre dans un exil une douce éternité.
Hélas nous n’avons pu nous soustraire au départ
L’étreinte s’évapora et tu pris ce wagon
Alors tu me léguas, soutenant mon regard,
La garde de ton cœur, promis à l’horizon.
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