Ariston dans son éternelle soumission contre son addiction de la cigarette, observait les ouvriers du chantier, dont il était le maître d'ouvrage, se rebeller pour une plus grande compensation salariale. Ils s’insurgeaient avec une ferveur telle que même les oiseaux auraient fait leurs nids ailleurs. Malgré ses allers-retours pour calmer ses subordonnés, il était indéniable que l'atmosphère était plus tendue que la super glu sur un carton. Un désaccord persistait entre les deux parties concernant les sacrifices nécessaires pour faire grimper leur niveau de vie. Des inégalités criantes s'établissaient entre le maire, Ariston, le porte-étendard et ses ouvriers, dont les contraintes pour une vie décente s'accentuait au gré des retards pris dans les travaux de rénovation du parc municipal. Pour éviter un désastre, Ariston a décidé de composer le numéro du maire sur son téléphone portable, un homme d'une réalité sociale tellement différente qu'il pourrait penser que le caviar est une variété de thon. Selon les ouvriers, la situation était devenue aussi soutenable qu'un régime sans chocolat lorsque le maire a décidé d'ajouter du travail sans aucune augmentation de salaire, ou du moins en fonction des objectifs fixés par Ariston, dont le maire se réservait le droit de mesurer la fatigue des ouvriers avec un compte à rebours. Naturellement, les ouvriers, aussi satisfaits que des chats devant une grosse commission, ont fait savoir par l'intermédiaire d'Ariston que leur destinée n'était pas déterminée par une roulette russe. Unis dans leur revendication, ils exigeaient des avancées salariales véritables et rejetaient les promesses du maire, dictées par son collège électorale et impatients de voir plus que des fleurs dans le parc municipal.