Ariston savait qu'aujourd'hui, c'était son jour de briller, son moment à lui. Il avait passé toute la nuit à élaborer un plan digne d'un échiquier pour calmer les tensions entre le maire Transakin et les ouvriers du bâtiment. Ils ne demandaient pas Paris en bouteille, juste la possibilité de naviguer financièrement à travers les tempêtes de la vie avec une augmentation du salaire horaire. Actuellement, il n'était rétribué que de quelques piécettes pour ériger les majestueux monuments du parc municipal, dont le maire était le commanditaire de cette infrastructure digne des plus grands empires.

Ariston était un maître dans l'art de parler au peuple, mais il savait aussi manier des paroles enjôleuses dignes d'un barde pour séduire les hauts fonctionnaires. Il voulait exploiter ce talent pour réunir les différentes parties autour d'une table et négocier une base salariale conforme à la réalité d'une vie en constante inflation.

Il se rendit chez Transakin accompagné d'une poignée de travailleurs. Il leur dit : » Laissez-moi prendre la parole. Vous m'avez exposé tout ce que je peux savoir. Je suis votre mandataire, et dans l'intérêt de tous, je présenterai à Transakin des solutions » En chœur, les quelques ouvriers répondirent : "Oui, nous avons une confiance aveugle comme un enfant envers son père. La difficulté du travail et une vie au-delà de la simple survie nous tiennent à cœur. Nous reprendrons immédiatement dès que tu auras négocié un tribut absolument acceptable. » Ariston répondit : "D'accord, vous avez ma parole."

Ariston et ses acolytes pénétrèrent chez Transakin et furent reçus par un majordome à la peau basanée, d'une agréable prestance. Ce dernier les introduisit avec classe et les fit monter au troisième étage : l'endroit où résidaient les saintes apostolats du maire.