Les Fumées de la Loyauté
Ariston attendait, assis avec une patience, son isolement révélait son angoisse. C'était comme s'il se trouvait à la croisée des chemins, et nul ne pouvait le guider. Bien qu'en proie à une rancœur profonde envers son patron, il restait impassible, un masque dissimulait les envies tumultueuses dont son esprit lui listait le ton de son agitation. Une demi-heure passa, interminable, avant que la porte ne s'entrouvrait enfin.
Transakin l'attendait, campé au seuil. Ariston aurait voulu se prosterner à ses pieds, supplier qu'il mette fin à ce harcèlement moral. Cependant, une autre obsession le tenaillait, une dépendance envahissante : la cigarette.
Avec une politesse feutrée, Ariston demanda à Transakin la permission d'une pause exceptionnelle pour fumer. Transakin hésita, mais, animé par une bonne nouvelle, concéda ce droit en guise de récompense. L'odeur familière de la fumée lui redonna brièvement un esprit volontaire, bien conscient de sa temporalité éphémère.
Après avoir savouré chaque bouffée, Ariston s'adressa poliment à Transakin : « Rebonjour, Monseigneur. De quel sujet souhaitez-vous traiter ? » La réponse de Transakin fut directe : « Il s'agit de la relique découverte au jardin municipal. Elle renferme des pièces d'or, usagées mais de valeur, comme le prouve ce papier. » « C'est magnifique », s'exclama Ariston et dissimulait ses soupçons quant à la destinée de cet héritage.
La demande de Transakin pour l'entièreté des droits hérissa les poils d'Ariston, dont la servitude servait Transakin sur le point d'utiliser la volonté d’Ariston à sa guise. « Je suis d'accord pour apposer ma signature. Vous le méritez. Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse aller ailleurs qu'à vous. Est-ce tout ? » Transakin confirmait et remerciait Ariston pour sa compréhension et sa sagacité. Il le maintenait en tant que maître d'œuvre préféré.
Ariston comprit qu'il devait accepter, même si une pointe de tristesse persistait. Il se disait : « Comment peut-on tant aimer la fortune ? Toutes ces richesses ne lui suffisent pas, il en veut toujours plus. » Après une heure d'interview, avec des collations offertes par Transakin, Ariston prit congé, ressentant le poids de son choix.
Rejoignant Adhipo, il alluma une cigarette et sentait son emprise funeste. Pourtant, une rébellion interne s'éveilla et chuchotait son désir d'arrêter de fumer. Lorsqu’il arriva au chantier, Ariston se retrouva à se faire la morale, tiraillé entre la loyauté et le besoin de préserver son intégrité.
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