Le jeu de l'addiction

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Il existait une profusion de terrains à explorer avec son esprit, ou du moins avec les fonctions essentielles de sa condtion teintées par ses émotions. Ses mouvements, sa nutrition et son hydratation reflètait son état psyché au moment t . La consommation de tabac ne surgissait pas dans cette liste de vocabulaire avec laquelle son esprit obscurcissait son influence au sein de son corps, bien que les effets de cette absurdité nauséabonde, la cigarette demeuraient palpables. Il se demandait si vivre en marge de la triste réalité que les autres lui renvoyaient, le faisait cogiter à l'indifférence apparente de son état fragile à ces réalités. Lorsqu'il eut l'idée de tromper sa chaire spirituelle, il envisageait de mettre fin à ses interminables cent pas qu'il s'octroyait avant et après chaque cigarette.

À ce moment-là, il n'autorisait plus sa conduite à dicter la voie suicidaire qu'ils empruntaient. Il voulut s’arracher à lui-même, se défaire du mauvais service que son esprit lui rendait. Bien qu'il désirât un coup de pouce du destin, il savait que, dans ce cas précis, son seul soutien était sa pensée tournée vers les autres. Il devait cohabiter avec son psyché, même si cette cohabitation semblait parfois ardue, car la fumée qu'il subissait représentait autant d'impulsions insufflées par son état mental à son corps, et vice versa. Son corps lui renvoyait également les satisfactions procurées à son état spirituel. Il se trouvait face à un imbroglio sans précédent. Pour en sortir, il devait réagir.

Conscient que, même si ses pensées demeuraient rétif, il obéissait aux ordres qui lui assuraient du confort, Ariston commençait à devenir fou dans le sens figuré. Il considérait sa mentalité comme une entité à part entière, simplement là pour donner un sens à sa vie, tandis que le corps exécutait tout le reste. Ariston prenait progressivement conscience qu'il devait dépasser cet état léthargique pour enfin donner un sens unifié à son corps et à son cerveau.

Commencer à fumer signifiait résister à la tentation de la cigarette. Ariston savait, grâce à son entourage, fumeurs et non-fumeurs, qu'il devait instaurer des habitudes pour mettre en place un régime restrictif en nicotine. Il devenait perméable aux critiques de sa communauté sur son tabagisme et concevait, contraint et forcé, un mécanisme sous forme de jeu pour le guider dans la tromperie de son esprit vis-à-vis de son addiction.

Ainsi, il interrogeait sans relâche son esprit dans l'espoir de comprendre le mécanisme de son addiction si particulière. À force de questionnements, d'expérimentations et d'essais-erreurs, il se lança, tout comme dans son métier, dans la création personnelle de petits jouets en bois cubiques. Chaque face de ces objets revêtait une signification particulière. Il espérait ainsi se libérer de son addiction grâce à ce phénomène.

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