L'Essence Véritable de Chachatan
Ce samedi, Ariston se levait avec une humeur joviale. L'allumage de sa première cigarette du matin, un rituel qu'il avait adopté après avoir goûté à sa toute première, symbolisait bien plus qu'une simple habitude mais un vice trop précieux pour lui pour s’en défaire. Deux jours de pluie, le jeudi et le vendredi avaient donné naissance à une promenade fiévreuse chez lui. En effet, alors qu'il arpentait les environs à la recherche du moindre signe de rédemption tabagique, son esprit s'envolait déjà vers un avenir plus lumineux comme aujourd’hui sous le soleil ardent des jours de mai.
La séparation momentanée d'avec sa fille, Véphurnia, pour son travail dans les jardins publics de la cité s'apparentait à une aura singulière d'un cheval sauvage et galopait vers les développements en cours auprès d’Adhipo pour Transakin. Il commenta la situation du jour nouveau « Pas encore totalement libéré, mais sur la voie d'une amélioration considérable. Je vais rendre visite aux ouvriers sur le chantier et à Adhipo pour voir comment tout a évolué en mon absence ».
Sur le chantier, un léger essoufflement, dû à la faible teneur en oxygène – effet secondaire regretté de ses cigarettes – n'entamait en rien sa détermination. Les soucis de santé étaient des inquiétudes à repousser à la prochaine visite chez le médecin, mais pour l'instant, il avait une responsabilité à honorer au sein de la communauté pour la grandeur de Chachatan.
Revêtu d'une veste et d'un superbe pantalon vert, Ariston saluait Adhipo avec un enthousiasme contagieux. « Comment as-tu pu accomplir tout cela sans moi ? C'est magnifique, tout simplement magnifique », s'exclama-t-il et tendait sa main vers les crevasses nouvellement tracées autour du parc. « Cela offrira de premières pistes aux passants. Bravo ! Je vois que tu as suivi mes directives à la lettre. Félicitations ! » Adhipo, humble, répondit : « Merci, mais tu n'as pas encore tout vu. Voici le clou du spectacle. » Un nouveau monument, dédié à la forme unique et à la situation de Chachatan, se dressait fièrement dans un ciel d'un bleu azur. Une vaste esplanade, semblable à Chachatan au cœur d'un océan, surpassait en largeur le précédent, mesurant 13 mètres de large, un mètre de haut et 5 mètres de long. Après cette révélation, Adhipo discutait avec Ariston : « C'est exactement comme tu le souhaitais. J'espère que notre travail acharné au cours des trois derniers jours saura captiver l'attention des passants. » Ariston, plein de gratitude, déclara : « C'est un travail exceptionnel. Maintenant, passons à la construction de la fontaine au centre, ainsi que des escaliers et des sentiers pour élever ces monuments à un niveau artistique jamais atteint. Merci. Et au travail. » Adhipo reprenait les rênes tandis qu'Ariston vérifiait et contrôlait les mesures, une cigarette de contemplation à la main, face à la grandeur à l'intérieur du parc. Sous un soleil écrasant, il inhalait la toxicité en quête d'un renouveau et satisfaisait momentanément ses envies bien au-delà de la raison.
Sa rencontre prévue avec son fils, Ernestor, en fin d'après-midi, ajoutait une note personnelle à cette journée déjà marquée par la stupéfaction et le dévouement d’Adhipo à son égard.
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