un cube, une promesse !
Après avoir savouré une bouffée de cigarette, les quintessences de la fumée chatouillaient ses poumons. Ariston se dirigea d'un pas déterminé vers la cuisine. À son arrivée, une surprise gastronomique l'attendait, préparée par sa fille : des toasts aux carpaccio suivis d'un homard frit. Alors qu'il prenait place à table, il sollicita gracieusement son fils et remerciait son père face à cette demande avec un hommage sincère.
Véphurnia, sa fille, interpella Enestor : « Alors, mon frère, as-tu honoré la tombe de notre mère ? » Enestor, d'un ton empreint de mélancolie, répondit : « Oui, j'y suis allé. Peu de visiteurs, mais les fleurs semblaient rayonner sous le chaud soleil. »
Après ce festin exquis, Enestor retourna à Liz Margeles et portait avec lui un cadeau paternel : un croquis au crayon faisait table rase de la place municipale de Chachatant après la fin des travaux. Dans la famille, les présents les plus précieux sont ceux dont l'essence de la vie familiale est sollicitée, et ce croquis occupa une place privilégiée dans le cœur de Véphurnia et Ariston.
Le lendemain matin, Ariston se consacra à ses tâches quotidiennes et pensait qu'il était temps de dompter son addiction. Il s'enferma dans son atelier. Alor qu’il maniait le bois, il mesurait chaque angle à 90 degrés pour donner forme cubique à sa création. Après une heure d'efforts intenses, il ne réalisa pas simplement ce qu'il avait entrepris : un cube aux dimensions modestes, une sorte de dé où chaque face incarnait un aspect de son addiction.
Satisfait de pouvoir compter sur cette création singulière, il entreprit de la peindre. Chaque couleur sur chaque face représenterait une force évocatrice de ses désirs. Un point noir sur une face bleue indiquerait le questionnement personnel, tandis qu'une face rose révélerait son désir le plus intime. Il mémorisa chaque face et glissait le cube dans sa poche, à la fois pense-bête et gardien de sa stabilité mentale.
Ariston savait que ce cube ne dévoilait qu'une facette de son désir de fumer, d'autres restant encore inconnues. Il espérait que cette création lui apporterait un supplément d'âme, capable de braver les tourments nocturnes incessants.
Alor qu’il s'accordait une pause bien méritée, il prit une cigarette de sa poche et inspirait profondément la fumée. Celle-ci déclenchait en lui d'innombrables tourbillons mentaux et le poussait à en prendre une autre pour s'abandonner à la douce odeur de tabac incrustée au plus profond de son être.
Réussira-t-il dans sa tentative ? Rien n'est moins sûr. Qu'adviendra-t-il d'Ariston s'il échoue ? Ces questions en suspens décideront du sort, soit héroïque, soit pathétique, d'un Ariston à la fois rocambolesque dans sa créativité et poignant dans son combat contre l'addiction.
Il s'engagea à fumer moins comme première étape et décidait d'emmener son petit cube partout avec lui, tel un fidèle compagnon dans cette quête personnelle.
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