le délabrement social et l'art pour s'évader
Préludo franchit le seuil de la demeure d'Ariston avec un air sérieux, prêt à aborder les détails cruciaux de leur projet. Ariston, disponible pour se consacrer pleinement à cette entreprise, l'accueillit avec un sourire d’homme épanoui.
Tandis qu'Ariston élaborait la stratégie à suivre pour les travaux, Préludo, soucieux des maux de la société, aborda le sujet de la pauvreté dont les habitants de la cité semblaient totalement désemparés. Ses paroles portaient le poids de l'observation et de la préoccupation. "Je n’ai jamais autant perçu dans le regard des gens autant de misère. Que fait notre maire Transakin ?" interrogea-t-il.
Ariston, alors qu’il prenait un moment pour réfléchir, répondit avec compassion, "Nous avons certes le devoir de continuer à travailler et de promouvoir l’aide sociale au sein de la société. Cependant, je suis d'avis que la pauvreté prend racine dès la naissance. Les parents défavorisés peinent à subvenir à leurs besoins essentiels. Mais ne vous inquiétez pas, j'ai monnayé mon offre de service auprès de Transakin. En effet, j'ai sollicité Transakin pour la création d'un fonds spécial en faveur des plus démunis, et il a salué cette idée en pleine campagne électorale. Reste à voir s'il tiendra sa promesse."
Ariston, revint sur le projet et empreint d'une passion palpable pour ce dernier, exposa ses idées avec une énergie contagieuse. "Nous commencerons par déplacer le comptoir et évacuer la partie centrale de ses objets. Ainsi, nous retirerons les vitraux, et la peinture sera refaite en dernier lieu avant d’apposer les différents bibelots à leurs emplacements. En ce qui concerne le parquet, j’envisage un parquet lumineux au centre et plus sombre dans les coins reculés, pour inciter les fidèles à rester dans la lumière. Une promesse tacite leur est faite, inconsciemment, que s'ils s'éloignent du chemin de la lumière, ils trouveront l'obscurité et les ténèbres."
Il continua et décrivait les détails méticuleux dont l'atmosphère spirituelle du lieu seraient prépondérants. "Les vitraux placés au mur leur donneront l’impression de dialoguer avec le Seigneur, représentant différentes scènettes où Marie tend l’oreille et ses mains teintées de lumière sur le corps d’un malheureux. Les escaliers seront peints à la couleur du parquet, et les murs arboreront un papier peint brun avec du jaune à leurs extrémités."
Alors qu’il invitait Préludo à visualiser son concept, Ariston ajouta avec enthousiasme, "Venez voir, j’ai tous les matériaux dans mon atelier." Ensemble, ils se dirigèrent vers l'atelier d'Ariston, un entrepôt créatif juxtaposé à la terrasse de verre dans le fond de sa maison.
Après avoir ouvert la porte en bois qu'il avait confectionnée lui-même, Ariston partagea avec Préludo les différents matériaux acquis, C’est sa fille Véphurnia dont sa vivacité avait permis de les achetés pendant qu'Ariston travaillait encore pour Transakin.
Préludo, ravi de la vision présentée, s'exclama, "C’est parfait. Cela donnera un bon coup de fouet à l’ancien décor, et nous y trouverons notre salut dans la voie du Seigneur. Merci. Nous disons à demain pour commencer les travaux." Ariston répondit cordialement, "Oui, à demain, Monsieur Préludo."
Alors que Préludo s'éloignait et laissait Ariston seul. Une anxiété nerveuse s'empara de lui. Ce sentiment était familier à chaque nouveau projet, une combinaison de manque de confiance en lui et peut-être de traumatisme plus profond. La perte de sa femme l'avait plongé dans une dépression profonde, mais la responsabilité envers ses enfants l'avait aidé à surmonter ces épreuves. Cependant, chaque nouveau défi ravivait des souvenirs difficiles et rappelait à Ariston la complexité paradoxale de la vie.
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