Les Métamorphoses d'Ariston : Entre Addictions et Transformations
Alors qu’il se réveillait en pleine nuit, il sentit le besoin de se connecter à ses émotions de manière consciente. Son cube, fidèle compagnon, reposait à ses côtés, mais il choisit délibérément de ne pas le saisir immédiatement. À la place, il opta pour une pause nocturne et se permettait une cigarette.
Une cigarette, un acte apparemment contradictoire avec ses convictions, mais Ariston était conscient que parfois, gérer ses émotions signifiait faire des choix inattendus. Son esprit, robuste et résilient, avait du mal à trouver le sommeil, et la cigarette devenait un rituel apaisant. Bien qu'il la détestât pour ses implications sur sa santé, il l'appréciait pour l'éphémère réconfort qu'elle lui procurait.
Après avoir délicatement posé les cendres dans un cendrier, il se retrouva dans un état méditatif, semblable à un sage profondément concentré. Alors qu’il prenait son cube entre ses mains, il décida de transformer ses moments de faiblesse en une source de force. Chaque face du cube représentait une émotion qu'il pouvait ressentir, et il entreprit de changer la nature de ces émotions.
Une face en particulier captiva son attention : celle teintée de rose, avec un trait noir à l'extrémité droite. Cette face devint le support de ses pensées sur l'avenir, un moyen de repousser les effets de ses préoccupations actuelles vers des événements futurs. Il se concentra sur cette image, et relia les souvenirs de ses tourments à une vision où chaque défi présent devenait une opportunité différée. C'était sa façon de transcender la frustration et transformait chaque épreuve en un pas vers un avenir plus serein.
Alors qu’il pensait agir de manière judicieuse, Ariston reconnaissait la touche mystique de sa décision, même s'il se demandait si cela pourrait véritablement résoudre ses problèmes. Après s'être endormi à nouveau, il fit des rêves agités, marqués par une certaine turbulence.
Le lendemain, vers 9h30, Ariston prit la décision de se rendre chez Préludo pour entamer les travaux. En cours de route, il reçut un appel d'Adhipo, dont l'expérience se révélait toujours précieuse. Adhipo s'exprima ainsi : "Bonjour, Aristo. J'ai appris par ta fille que tu avais un nouveau projet. Acceptes-tu que je vienne te prêter main forte?" À la cinquantaine bien entamée, Ariston ne pouvait plus gérer un chantier seul comme autrefois. Bien qu'il mît du cœur à l'ouvrage avec une grande minutie, il admettait par moments commettre des erreurs comptables ou avoir une vision altérée, en dépit de son expérience.
Alors qu’il répondait à Adhipo, Ariston déclara : "Un coup de main serait le bienvenu. Viens me retrouver à l'adresse que je vais te donner. Amène avec toi deux de tes ouvriers les plus assidus. J'ai quelques tâches à te confier. Tu seras rémunéré à la fin du mois par mes soins, ne t'inquiète pas pour cela." C'était une reconnaissance honnête de ses limites et une acceptation pragmatique de l'aide offerte et soulignait la sagesse qui vient avec l'expérience.
Adhipo, accompagné de deux robustes ouvriers, rejoignit Ariston au grand clergé de Chachatan. Alors qu'ils discutaient des tâches à accomplir, Préludo les accosta et les salua chaleureusement : "Bonjour, messieurs, bienvenue dans mon humble demeure. Ce n'est peut-être pas le luxe, mais nous disposons de toutes les commodités nécessaires pour assurer une vie décente pour nous et la communauté. Je vais vous indiquer le lieu que vous devez rénover." Les cinq hommes se dirigèrent vers une petite allée où une modeste bâtisse signalait clairement qu'elle était le sujet de leur mission de restauration.
À l'intérieur, par une double porte en bois, ils découvrirent un immense terrain de jeux, autrefois vibrant mais maintenant usé par des années de piétinement et ressemblait à une fenêtre sur un grand bazar de bibelots en tout genre. Ariston s'adressa à Préludo : "Nous allons installer le matériel et commencer les travaux aussi rapidement que possible. Nous aurons besoin d'électricité et d'eau, s'il vous plaît."
Alors qu'ils posaient leurs dîners sur une table assortie au parquet, brune et ronde, ils élaborèrent un plan d'action. Ariston reprit la parole : "Adhipo, voici ta tâche. Pendant ce temps, je prends des mesures sur les dimensions de la pièce et des différents objets que j'ai soigneusement planifiés. Assure-toi de dégager le parquet, retire les vitres et autres éléments, défais le papier peint, et prépare le terrain pour la rénovation. Nous voulons faire revivre cet espace de manière exceptionnelle." C'était le début d'une collaboration fructueuse, chacun contribuait avec ses compétences pour redonner vie à cet endroit chargé d'histoire.
Adhipo, satisfait de pouvoir apporter son aide, répondit à Ariston : "D'accord, nous aurons terminé d'ici le jour suivant." Un sourire de reconnaissance éclaira le visage d'Ariston qui lui répondit simplement : "Merci."
Ariston se tenait là et hésitait à reprendre une cigarette, mais son désir s'était évaporé. La réflexion sur les émotions positives de la veille l'avait transformé, et renforçait son âme. L'idée de renoncer complètement à la cigarette germa en lui, persuadé de ses propres moyens d’y faire face.
Le jour suivant, il prit une décision audacieuse. Alors qu’il saluait sa fille Véphurnia, il déclara, "Aujourd'hui, je vais me libérer de l’addiction pendant la journée. Je laisserais mes cigarettes ici" Il désigna le paquet de cigarettes dans sa poche. Véphurnia, confiante, dit : "Je savais que tu avais la capacité de t'en sortir seul. Mais comment vas-tu compenser en cas de manque ?"
Ariston répondit avec assurance, "Il n'y aura pas de manque. Mon esprit récupère progressivement ses pleines capacités, et je suis convaincu que je n'en aurai pas besoin pour aller travailler sur le chantier et revenir. Bon, je te laisse. À tout à l’heure." Il partit sans sa bouée de secours, conscient de sa maîtrise en natation Son sifflet de détresse, un cube, restait toujours à portée en cas de besoin, une pièce cruciale de sa transformation.
Adhipo rejoignit Ariston, son arrivée précédant celle de leur patron de dix minutes. Ariston annonça avec assurance : "Tout est en ordre, nous pouvons débuter les travaux de rénovation." Ainsi débuta la journée. Des heures interminables furent consacrées à embellir le parquet et transformait l'espace défraichi en quelque chose de tout propre, tout neuf, reflétant la vision première du clergé : la prière.
Au cœur de l'action, Ariston remarqua son absence d'envie de cigarette, ce qui intrigua Adhipo : "Que t'arrive-t-il ? Tu n'as plus de cigarettes ?" Ariston répliqua avec détermination : "Non, quand je travaille, je ne touche pas à ces saletés. D'ailleurs, dans un mois, après la commémoration de Transakin, j'arrêterai définitivement le tabac. Premièrement, je n'en ai plus besoin. J'ai trouvé quelque chose de plus précieux : l'harmonie avec moi-même. Deuxièmement, si je dois montrer l'exemple, autant le faire tout de suite." Ainsi fut-il. Ariston ne toucha pas à une cigarette de toute la journée et se sentait étonnamment en forme. Il n'avait plus besoin de les quémander, son désir s'était évanoui. Était-il guéri ou simplement en phase de refus ? Peut-être les deux. Ce qui était sûr, c'est que cela était bénéfique pour sa santé physique.
De retour chez lui, Véphurnia l'interrogea : "Comment s'est passée ta journée de travail ? As-tu des envies particulières ?" Ariston répondit fièrement : "Non, je n'ai pas eu envie de fumer car je sais que je peux compter sur moi-même, et mon état d'esprit a changé depuis le début de cette aventure. Je me sens plus résilient et moins assujetti physiquement." Ariston se retira dans sa chambre, fier de ses réalisations du jour. Il montrait l'exemple, pensait que la créativité quotidienne l'aidait à surmonter son fardeau et devenait chaque jour plus léger face à l'ampleur de ce que cela pouvait être au début.
"Bien joué, Ariston," se dit-il. Il contempla une photo de sa fille, dont la beauté évoquait celle de sa mère, puis s'endormit, son cube d'un côté et la photo entre ses mains.
À son réveil, une envie pressante de cigarette s'empara de lui. Une fois de plus, dans les moments délicats et conflictuels entre son corps et son esprit, il oublia son cube, dont le pouvoir étendu le fascinait, et succomba à la tentation du tabac. Malgré tout ce qu'il avait accompli, Ariston ne devait pas rechigner, et bien qu'il cédât à son péché mignon, il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était un passage à vide, inspiré par de vieux démons qu'il n'avait pas encore intégrés à son cube. Il fuma sa cigarette, puis, immédiatement après, médita sur des émotions fortes pour parachever sa transformation.
Ariston savait que chaque épreuve était une occasion d'apprendre et de grandir. Il repensa à son cube et se rappela de sa puissance et de la stabilité qu'il lui procurait. Avec détermination, il décida de ne pas laisser cette rechute entraver son chemin vers la transformation complète. Chaque cigarette fumée était une leçon, et il était prêt à affronter les vieux démons pour que son cube devienne le pilier inébranlable de son changement intérieur.
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