La Sauce façon Ariston : Les Labyrinthes de l'Amour et de la Libération
Tandis que Transakin et Ariston peaufinaient leur entrée en matière dans cette assemblée de visages, stupéfaits par le prodige des travaux réalisés par Ariston, Véphurnia, de son côté, entama une conversation avec Adhipo concernant la rénovation du magasin de la paroisse. Elle lui dit au téléphone, après qu'Adhipo l'eut appelée : « En l’absence de mon père, le dossier est entre mes mains. Y a-t-il des problèmes particuliers à signaler ? »
Adipo répondit : « Non, mademoiselle, je voulais simplement savoir quand votre père, Ariston, serait présent. Nous progressons bien et avons presque terminé le parquet de Préludo. Aujourd’hui, nous achèverons le parterre et poserons le papier peint selon les souhaits de votre père. »
Véphurnia répliqua : « D’accord, je lui transmettrai votre message dès son retour. Pour être honnête, je ne sais pas à quelle heure il rentrera. Cependant, je m’assurerai de rapporter fidèlement vos propos. »
La conversation prit fin brusquement. Ce n’est pas que Véphurnia fût une personne encline aux compliments. Pour l'instant, elle désespérait de trouver quelqu'un qu'elle pourrait aimer. Il y avait bien Adhipo, une personne sérieuse, confortable financièrement, et surtout, quel charme ! Mais à part des échanges professionnels, elle n'avait jamais eu une conversation sincère avec lui. Elle aurait aimé le faire, mais aucune occasion ne s'était présentée. De plus, ce qu'elle entendait à son sujet était tout simplement merveilleux. En effet, son père lui avait raconté à quel point Adhipo était un excellent bras droit pour tous ses projets, et Ariston n'hésitait jamais à faire appel à lui en cas de difficultés dans son planning. C’était comme si Adhipo vivait dans l'ombre d'Ariston et connaissait honnêtement le tempérament de ce dernier.
Dans les rêveries de Véphurnia, les chevauchées nocturnes en compagnie d'un homme étaient une échappatoire à la réalité, un refuge où elle entrevoyait Adhipo comme un bel avenir. Son charme ne la laissait pas indifférente, et l'espoir d'un rapprochement éveillait en elle une douce mélancolie amoureuse.
Cependant, dans sa torpeur, Véphurnia aspirait à saisir Adhipo, à découvrir s'il éprouvait quelque chose pour elle. Un refus serait difficile à digérer, surtout compte tenu de la serviabilité d'Adhipo envers la cause de son père. En secret, elle espérait que quelque chose chez lui s'ouvrirait et permetterait un flirt sous le ciel bleu azur d'un après-midi hivernal.
Pendant ce temps, la cérémonie se préparait, et Ariston ainsi que Transakin montaient dans le bolide teinté de noir du bourgmestre. Transakin, percevait le stress d'Adhipo et lui dit : « Je vous sens stressé. Ne vous mettez pas à fumer, s'il vous plaît. Je n'ai pas d'air conditionné, et nous ne pouvons ouvrir les fenêtres. Le système de blocage des vitres est activé. »
Ariston rassura Adhipo et dit : « Ne vous inquiétez pas. J'ai bien mieux comme anesthésiant que cette puanteur nauséabonde qu'est la cigarette. En effet, cela fait plusieurs jours que j'ai arrêté, et malgré le stress, je n'en ressens pas l'envie. »
Il était évident qu'Ariston pensait de moins en moins à fumer. Sa libération de l'emprise de la cigarette était le fruit de sa contribution à améliorer son état d'esprit. Abandonner cette habitude lui avait permis de repousser toute envie à un temps indéterminé, une option activée parfois en tenant son cube dans sa main bleu-gris. Pour lui, l'émotion positive du temps était désormais la clé et conjurait la douleur. Il la reportait à un autre moment et laissait place à la volonté d'un temps ultérieur programmé et poussé par son esprit qu’il avait eu du mal à faire guérir.
Ils arrivèrent au moment fatidique. La voiture alla se garer aux endroits réservés aux hommes et femmes politiques importants de la cité de Chachatan.
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