Les Doigts dans le Nez
-Arrives-tu à retenir ta respiration plus de 40 secondes (ou comment tuer des gens indirectement) ?
Façon Mayol. Ou Molinari...
Jacques, le petit Français, ou Enzo, le grand champion.
Se détendre, sur un air de Serra, pas un air d'opéra.
Ne pas se noyer dans un verre d'eau, père, Ah!
Revoir ces moments où la magie opéra, inspirer.
Se vider, souffler, à n'en plus finir, jusqu'à la limite, et au delà.
Inspirer encore, profondément, s'inspirer des profondeurs.
Evacuer, encore, faire le vide en soi, autour de soi.
N'être plus, pour mieux naître à nouveau.
Ouvrir, grand. S'abreuver de cet air jusqu'à l'ivresse,
avant de rejoindre l'eau, l'ivresse des profondeurs...
L'instant d'après, tout s'arrête, plus rien n'existe.
Etre là, seul, face à l'au-delà, face à l'eau d'ici.
Prendre son courage en main, se mouiller.
Prendre l'eau, à bras le corps, descendre.
Vers l'infini, et au-delà, faire le buzz, l'éclair.
Le chant des baleines, le rire des dauphins,
regarder encore, l'infini bleuté.
Savourer, le silence, la douceur des courants,
se laisser bercer.
Mais je ne suis pas Mayol, je ne suis pas Enzo.
Remonter, pour redescendre, encore, et toujours,
Pour retrouver cette grace, cette profonde quiétude.
Laisser les bulles, ces petits incongrus qui n'ont rien compris,
s'échapper vers la lumière. Les accompagner.
Et sortir la tête de l'eau, déjà... Ou rentrer la tête dans l'air, enfin?
Se remplir, de nouveau.
Renaître.
Deux minutes cinquantes-six secondes plus tard.
Record battu!
Le mien, celui qui ne vaut rien, celui qui est tout...
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