Septembre 2018

Je respecte la vitesse limitée en traversant le complexe hôtelier dans lequel mes amies et moi séjournerons une dizaine de jours.

Leandra et Sybille en profitent pour trouver des points de repères dans ce gigantesque village aux multiples allées, composées de villas toutes semblables. À l’accueil, on nous a remis un plan que Sybille examine déjà. Elle s’extasie sur les nombreux établissements de loisirs proposés, si bien que Leandra se voit obligée d’intervenir :

— Je te rappelle que nous ne sommes pas en vacances. Nous sommes venues assister au salon du tourisme et de l’hôtellerie, et de nous trois, tu es celle qui a le plus de boulot.

Comme d’habitude, la douceur de sa voix modère la fermeté du ton qu’elle emploie. Cependant, Sybille, la dure au cœur tendre, est aussi une tête de mule et elle insiste avec toute la rugosité de son timbre :

— Ose me dire qu’après une journée assise dans des avions, l’idée de te prélasser dans un spa ne te tente pas ? Je ne parle pas du décalage horaire. On en reparlera, quand tes muscles seront meurtris après avoir piétiné des heures dans les allées du parc des expositions.

Notre arrivée à destination met fin à une discussion interminable en devenir.

— Installons-nous, car nous devons encore trouver un supermarché pour remplir les placards, dis-je en traînant ma valise sur le carrelage gris.

La maison est bien agencée avec ses côtés jour et nuit. Un passe-plat dissocie un beau salon d'une grande cuisine fonctionnelle, deux pièces avec accès à la terrasse. À l'intérieur, un couloir sépare les six chambres et les sanitaires.

J’attends vraiment beaucoup de ce séjour. J’entretiens l’espoir de rentrer en Guadeloupe avec des devis prometteurs dans mes bagages et je suis convaincue qu’en prime, nous allons faire des rencontres captivantes et fascinantes. Les personnes avec lesquelles nous allons partager cette villa en feront partie, c’est certain, et nous avons hâte de les rencontrer.

Pour l’instant, priorité à notre emménagement et au ravitaillement.