Chapitre 6
Debout face à lui, Elisa se sentait mourir de l’intérieur.
Lui faire essuyer un rejet n’avait visiblement pas l’air d’être suffisant pour lui, il voulait maintenant l’emmener dans sa chambre. Mais pour quoi faire ?
Blessée, triste et en colère, Elisa lui tourna le dos, refusant de l’affronter, espérant juste que ce moment passerait au plus vite pour qu’elle retrouve Gavin, afin de fuir cette fête.
— Elisa… murmura-t-il avec douceur, une pointe de remords dans la voix. Je suis un incapable.
Intriguée, Elisa se refusa tout de même à l’affronter, le laissant parler.
— Je… Je n’ai eu que très peu de contacts avec les femmes. En règle général, je les fuis et elles font de même avec moi. Les rares fois où j’ai pu en côtoyer, j’ai eu l'impression de les avoir forcées. Elles étaient attirées par le fait que je sois un proche du Roi, mais dès qu’elles découvraient qui j’étais réellement, elles fuyaient.
Elisa se sentit soudainement furieuse envers ces femmes.
— De nous cinq, Erik a toujours été celui qui charme le plus les femmes. Tristan ne possède pas le même pouvoir d’attraction que lui. Cane est du genre discret. Quant à Thomas… Elles ne l’intéressent point. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Lady Gavin. Quand nous nous sommes rencontrés, Erik a été le premier à vous avoir attirée, vous ne pouvez le nier. Votre attitude quand il vous parlait ou vous regardait était éloquente.
Elisa rougit de honte en se rappelant leur première rencontre avec les cinq cavaliers.
— Sire Erik ne m’attire pas, lui avoua-t-elle en se retournant, la tête baissée. Je ne peux nier que la façon dont il s'est comporté avec moi m’a prise au dépourvu, à cet instant. Mais je n’ai jamais rien ressenti pour Sire Erik, au contraire de vous…
Caleb se figea, glacé par la réalité. Ainsi Lady Gavin avait raison et il s’était comporté tel un bel abruti.
Tombant à genoux face à elle, il baissa la tête sur ses mains jointes, triturant le tablier recouvrant sa robe. Il les lui prit dans la sienne, large et caleuse.
— Je vous aime, Dame Elisa, avoua-t-il sans détour. Je vous aime depuis le premier regard. Le son de votre voix m’a envoûté et votre regard m’a ensorcelé, jusqu’à votre courage face à cette famille de déments.
Elisa pensait rêver. Ça ne pouvait être vrai, il ne pouvait pas l’aimer. Elle pensait se bercer d’illusions. Que ce géant puisse être intéressé par elle, cela ne se pouvait.
— Sire, je…
— Ma douce Elisa, murmura-t-il en se redressant de toute sa hauteur. Je ne suis qu’un idiot de vous avoir blessée… Pardonnez-moi, ma douce.
Elisa sentit les larmes couler sur ses joues sans qu’elle ne puisse les arrêter.
Il passa son pouce sur ses pommettes, effaçant le trajet des perles salées qui tachaient son beau visage.
À peine avait-il touché sa joue qu’il crut mourir de l’intérieur.
Soudain, il lui tendit le paquet, l’incitant à l’ouvrir pour lui.
S’exécutant, les mains tremblantes, elle défit le ruban vert forêt et ouvrit le sachet pour en sortir plusieurs petits gâteaux dont une senteur de vanille et de menthe s’échappa.
Caleb glissa son bras sous les fesses rondes de la jeune femme pour la faire asseoir sur ses cuisses, tandis qu’il prenait place sur son lit.
Son regard noir cerclé d’argent s’enfonça dans le sien.
Captivée, Elisa osa en prendre un et le lui présenta. Elle le vit ouvrir la bouche et engloutir le biscuit dont il savoura le goût unique.
— Elisa… Me pardonneras-tu ma maladresse ?
Ne sachant quoi dire, elle hocha simplement la tête avant de voir se rapprocher le visage du chevalier jusqu’à ce que ses lèvres se posent contre les siennes.
Elisa se figea, légèrement paniquée, mais son regard pénétrant eut raison d’elle.
Caleb reporta son attention sur le paquet jusqu’à ce qu’elle pousse un soupir de protestation, faisant relever un coin de cette bouche masculine. Il laissa le sachet de biscuits sur le tabouret en bois à côté du lit et renversa la jeune femme sur le matelas, la dévisageant, inquiet.
— Elisa, je…
— Oui.
Il l’observa, perturbé.
— Ca-Caleb…
D’un grondement sourd qui fit vibrer les murs, il fondit sur ses lèvres douces, les prenant avec agressivité, réduisant la jeune femme au silence. L’obligeant à le laisser assouvir son envie de la goûter.
Elisa, électrisée par ce que la bouche exigeante du guerrier imposait comme rythme à ses lèvres déjà gonflées, entoura fébrilement son large cou pour s’y cramponner. Rapprochant son petit corps tremblant d’une sensation jusque-là inconnue pour elle contre le torse puissant et large de l’homme qui faisait battre son cœur.
— Douce Elisa, gronda-t-il en descendant contre sa gorge sensible. Pardonne-moi de n’être qu’un sot.
— Tu… es pardonné, gémit-elle, tandis qu’il glissait une main sur sa cuisse. Par pitié, Messire, cherches-tu à me tuer ?
— Que nenni, ma douce, murmura sa voix rauque et puissante. Juste à me rattraper de ma maladresse.
— Pourquoi tiens-tu autant à te blâmer ?
— Parce que je ne suis qu’un sot dont le cœur ne bat que pour une jeune femme douce et innocente.
Cet aveu fit rater un battement à son cœur déjà mis à rude épreuve par les caresses qu’il lui prodiguait avec une infinie douceur.
— Elisa, commença-t-il en posant son front contre son épaule. Est-ce trop tôt si je te dis que mon cœur est tout à toi ? Que tes yeux posés sur moi m’ont totalement envoûté et que j’ai bien cru qu'une sorcière m’avait jeté un sort ?
Elisa pouffa, les joues rosies à ses mots.
— Ai-je l’air d’une sorcière ?
— D’une sublime sorcière, confirma Caleb, le visage caché dans le creux de son cou, humant l’odeur de sa belle ensorceleuse.
Un bel empoté, voilà comment il se voyait actuellement et cette femme semblait lui avoir dédié quelques sentiments.
Elisa passa ses doigts dans les cheveux noirs de Caleb, l’obligeant à pencher sa tête en arrière, arrimant leurs regards.
Ses yeux couleur menthe brillait d’une lumière vacillante qui hypnotisa Caleb dont la vie semblait être aspirée par cette couleur éclatante.
— Je… Je t’aime… bredouilla-t-elle les joues rouges.
Les yeux grands ouverts, Caleb ne sut quoi dire.
Avait-il mal entendu ? S’était-elle fourvoyée en confondant gratitude et amour ?
Se rapprochant de sa bouche, la jeune femme répéta ses mots pour qu’il les imprègne dans son cerveau.
Son cœur explosa dans sa poitrine. Il retira l’amas de métal qui le recouvrait pour ne plus être recouvert que de ses braies et de sa chemise blanche à travers de laquelle Elisa pouvait voir un torse puissant et large recouvert de poils sombres.
Le regard flamboyant qu’il lui jeta la fit frissonner jusqu’aux tréfonds de son âme.
Il l’aida à retirer son tablier, ainsi que son surcot, ne lui laissant que sa fine chemise.
Quand les vêtements tombèrent un à un sur le sol froid, Caleb retint son souffle.
Il ne lui restait plus que ce tissu à travers duquel il pouvait voir ses seins se tendre vers lui comme des bras l’appelant aux caresses. D’un grondement sourd, il se pencha sur elle pour venir capturer l’une de ses pointes dressées, afin de les goûter, préférant garder cette barrière pour lui laisser encore du temps.
Ses hanches bougèrent toutes seules sous son regard de braise. Il était comme hypnotisé par ce mouvement qu’elle ne semblait pas contrôler. C’était comme si son corps agissait pour elle et il s’ordonna de rester calme pour ne pas déchirer le tissu blanc et la posséder tel le sauvage qu’il était.
Il réprima un grondement qui remontait dans sa gorge pour garder son calme et ne pas se laisser dompter par son désir de la faire sienne. Il devait y aller en douceur. Il ne pouvait oublier qu’elle était totalement pure et innocente.
Quand elle posa sur lui son regard menthe bleuté, il crut devenir fou.
— Elisa… Je… si tu as peur de moi, si tu veux fuir, fais-le maintenant, tant que je me maîtrise encore.
Elle le regarda, tétanisée. Cherchait-il à la rejeter, encore ?
Il pouvait lire dans ce regard son incompréhension et sa peur d’être humiliée. Caleb se pencha pour poser sa lourde tête sur le ventre plat de la belle suivante qui se raidit, ne voulant pas bouger, de peur de briser quelque chose.
— Pardonne-moi. Je suis juste… totalement inexpérimenté pour ce genre de chose. L’amour n’a jamais fait partie de mes priorités ni de ma vie… jusqu’à ce que tu y pénètres avec cette douceur et ce courage dont tu fais continuellement preuve. Je suis une brute et je ne sais comment avancer dans ce genre de monde…
Elisa sourit, glissant ses doigts sur la tête du chevalier.
— Caleb… Je ne sais point non plus comment ce monde-là fonctionne, avoua-t-elle, non sans rougir.
— N’as-tu jamais aimé ? demanda-t-il en redressant son corps pour la dominer, surpris par cet aveu.
— Non… Au château, je n’avais pas le temps. Et même si ça avait été le cas, le Comte aurait tôt fait de le faire fuir ou l’aurait abattu sans scrupule. C’est un homme vil et froid qui n’a aucune considération, même pour son propre enfant.
La tristesse dans sa voix toucha l’homme au plus profond de lui.
— Elisa, je voudrais tant effacer ce que vous avez vécu toutes les deux là-bas, mais je ne le puis. Toutefois, accepterais-tu de découvrir ce monde avec moi ?
Elle lui adressa l’un de ses plus beaux sourires qui rendait ses yeux si lumineux, aveuglant le chevalier.
Souriant à son tour, il déposa sa bouche contre sa gorge, embrassant la peau sensible qui se mit à frémir sous ses lèvres. Le gémissement qu’elle poussa quand sa main se posa sur un sein l’électrifia. Son bassin se plaqua contre son torse large, réveillant la bête qui sommeillait en lui depuis beaucoup trop longtemps.
Elisa sentit sa grande main chaude se poser sur sa cuisse, remontant sa chemise de nuit pour glisser ses doigts jusqu’en haut de sa taille. Plus il découvrait de sa peau et plus il virait fou. Arriverait-il à se contenir avant de céder à ce besoin primal de se fondre en elle ? Il ne savait pas, mais son besoin de la toucher et de la goûter était de plus en plus fort. Quand ses doigts à elle passèrent sur ses épaules, Caleb se redressa et tira sa chemise par-dessus sa tête, ne gardant plus que ses braies. Il était là, torse nu, tel un dieu du nord prêt à l’emporter dans son pays sauvage.
Elisa aperçut de fines traces blanches qui zébraient son torse ombré d’une toison brune qu’elle s’amusa à toucher, glissant ses doigts à travers cette dernière, pouffant en sentant les poils de ce torse, qui la faisait frémir, lui chatouiller la paume.
Elle était si fraîche et si pure que Caleb crut un instant qu’il allait tout arrêter pour ne plus la toucher, de peur de l’entacher.
— Tu as combattu longtemps, n’est-ce pas ? demanda-t-elle soudain, les sourcils froncés.
Caleb fut brutalement tiré de ses pensées en la voyant triste, scrutant les multiples cicatrices qui parsemaient son corps sculpté par des années de batailles, toutes aussi sanglantes les unes que les autres.
— Je l’ai fait pour le bien de notre peuple et pour protéger des gens comme Lady Gavin et toi, répondit-il.
— Gavin voulait apprendre à manier l’épée, mais son père n’a jamais voulu.
— Je peux comprendre qu’un père soit inquiet…
Le rire désabusé qu’elle eut à cet instant attisa sa curiosité.
Elisa sentit qu’il fallait lui livrer ce terrible secret. Elle faisait entièrement confiance à cet homme, bien qu’elle ne le connaisse que depuis quelques semaines. Elle sentait qu’ils étaient liés d’une façon bien plus profonde et inexplicable.
Elle s’installa en tailleur. La chemise remontée sur ses hanches, elle fixa ses doigts posés sur le lit. Sentant que quelque chose était sur le point d’être révélé, Caleb prit place en face d’elle et se tut, la laissant parler.
— Gavin est…
Elisa hésita, avant de fermer les yeux pour prendre une grande inspiration, puis tout lui avouer.
Tout fut dit dans les moindres détails. Caleb n’en revenait pas.
— Thomas a donc aidé cette personne à fuir un destin qui aurait pu vous conduire tous les deux à une mort certaine ?
— Si fait. Votre aide à tous nous a été précieuse, mais Gavin est amoureux.
— Pardon ?
— N’as-tu point vu les regards qu’il lance à ton ami ?
— Non, j’avoue avoir été surtout très occupé à regarder une petite enchanteresse.
Elisa pouffa, les joues teintées de rouge.
— D’après ce que Gavin m’a dit, le Roi et la Reine le savent. Il leur a avoué plus tôt, durant la fête.
Caleb se gratta le menton, réfléchissant à la situation.
— Je pense que Thomas doit se douter de quelque chose. Il a des sentiments pour ton ami, tu sais.
— Je m’en suis aperçue, oui.
Caleb lui sourit, puis prit sa bouche avec tendresse, avant de la soulever par la taille pour l’asseoir sur ses cuisses, terminant de la déshabiller pour enfin voir son corps.
— Dieu que tu es belle, ma mie.
— Tu es terriblement beau également, Messire.
— Par Dieu, tais-toi, sorcière ! Tu vas me tuer ! s’écria-t-il en balançant la tête en arrière.
Mais le corps enflammé de sa belle lui rappela son désir et il la coucha pour se redresser, l’admirant totalement nue, seulement éclairé par la lumière vacillante de quelques bougies allumées près du lit.
Terriblement belle, sa peau nacrée brillait doucement, reflétant les flammes dansantes. Ses seins étaient de bonnes proportions, remplissant parfaitement sa main qu’il posa dessus pour passer son pouce sur l'une des pointes dressées, faisant pousser un cri désarticulé à Elisa. Elle dut se mordre le dos de la main pour ne pas alerter chaque habitant du château.
— Non ! gronda-t-il sourdement. Je veux t’entendre. Je veux pouvoir écouter ta voix se perdre dans ce que nous nous apprêtons à faire, Elisa.
Hypnotisée par cet homme, elle lui obéit et s’agrippa aux draps.
Caleb ne se retint pas et pencha son visage pour cueillir l’autre sein de sa langue. Il la goûtait.
Son corps s’arqua d’un coup contre lui, rapprochant sa féminité dont l’odeur mouillée monta jusqu’à son nez, le rendant encore plus dur et plus sombre.
Sa main libre glissa le long de son corps, appréciant les formes qu’elle possédait, puis entreprit de glisser un doigt sur le carré de poils qui gardait l’entrée de son Secret. Quand son index glissa sur ce pétale intime, il put sentir perler quelques gouttes de plaisir.
Grondant fortement, il écarta cette fleur rare pour plonger dans le torrent de sensations liquides qui recouvrait son antre, faisant gémir Elisa à n’en plus finir.
— Tu me rends fou.
Quittant ses seins pour se rendre vers son entre-cuisse, elle sentit sa langue se frayer un chemin vers son sexe et le laper.
— Caleb ! Cria-t-elle, complètement scandalisée et foudroyée par la caresse.
Faisant fi de ses cris qui remplissaient sa chambre, le guerrier continua son exploration, poussant sa langue et son index bien plus loin, jusqu’à ce qu’elle ne se mette à trembler et arc-bouter son corps qui explosa en un orgasme spectaculaire.
Le premier de sa vie. Elisa sentait que plus rien n’avait de sens, la vie était défaite, sa réalité altérée.
Quand elle fut plus calme, Caleb reprit son exploration, pressant à nouveau son doigt pour continuer de lui procurer ce plaisir qu’elle n’avait jusqu’alors jamais ressenti. Puis un deuxième rejoignit l’index, fouillant son corps de façon indécente. Un troisième l’élargit un peu plus, la rendant pantelante.
Soudain, quand un grognement d’homme des cavernes lui fit rouvrir les yeux, une panique sourde prit possession de son corps.
Caleb se trouvait à présent totalement nu devant elle. Son sexe dressé et imposant lui fit écarquiller les yeux.
Jamais elle ne pourrait le prendre en elle, il était bien trop large.
— C-Caleb…
— Doucement, ma douce. Laisse-moi faire. Aie confiance en moi.
Elle hocha timidement la tête, totalement apeurée.
Il le savait, elle était ignorante de ces choses-là, tout comme lui. Mais il devait se montrer attentif et patient.
— Regarde-moi dans les yeux. Dis-moi si je te fais mal, lui murmura-t-il. Je promets de le faire avec autant de douceur que possible.
Elisa le regarda et hocha doucement la tête, peu sûre d’elle.
Lentement, Caleb s’approcha d’elle, passant un bras derrière son dos pour lui prendre la taille et la rehausser de façon à ce qu’elle soit contre lui. Elle le sentit dur comme du granit et brûlant comme du feu. Il se frottait de façon érotique contre ses lèvres trempées de son précédent orgasme.
— Je vais entrer.
Elisa retint son souffle, tandis qu’elle le sentit pénétrer ses chairs. Centimètre par centimètre, elle sentait cette pression étrangère se frayer un chemin en elle. Quand il toucha la barrière sacrée, Caleb se figea.
D’un regard timide et larmoyant, elle lui fit signe de continuer.
Alors Caleb poussa sur ses genoux et perça le tissu, raidissant légèrement Elisa jusqu’à ce qu’il se fiche totalement à l’intérieur d’elle, n’osant plus bouger.
Elisa pleura de douleur et le remercia de s’être arrêté, mais au bout de quelques secondes, elle sentit une sorte de frustration prendre possession d’elle.
D’un mouvement de bassin, elle le poussa un peu plus. Le regard inquiet, il la dévisagea.
— Tu as mal… Je-
— Non ! Je t’en supplie, ne fais pas ça !
Quand il sentit ses talons se planter dans son dos, Caleb n’eut plus d’autre choix que d’obéir à sa compagne. Il entama alors une lente danse, faisant pousser des gémissements à sa belle qu’il perçut comme la plus belle des musiques. Son corps imposant étirait celui de la jeune femme qui s’habituait peu à peu à lui, suivant son rythme devenu plus rapide et plus brutal, frappant au fond de son corps comme s’il cherchait à atteindre quelque chose en particulier.
Elisa s’accrochait à ses épaules de peur d’être avalée par ce puits dont le fond ne se distinguait déjà plus. Le plaisir que Caleb lui faisait connaître était le plus beau de tous. Homme imposant et sauvage, il était celui qu’elle avait attendu toute sa vie. Elle l’avait compris quand son regard perdu s’était posé sur elle ce jour-là, avant qu’il ne lui dise de partir préparer ses affaires.
Aujourd’hui, il avait pris possession de son cœur, de son corps et de son âme pour les garder jalousement prisonniers de ses grandes mains, lui faisant se sentir en sécurité.
Quand il la souleva pour l’asseoir sur lui, elle crut mourir tant il était profondément ancré en elle, lui démontrant qu’elle lui appartenait. Oui, elle était à lui comme il se donnait à elle. Mais quelque chose lui fit sentir que cet acte était incomplet et sa réponse, elle la trouva dans le regard sauvage de son compagnon.
Sa retenue.
D’une petite voix soupirante, elle le libéra :
— Caleb… Laisse-la me prendre…
Le rugissement qu’il poussa en comprenant ses paroles fut si fort que les murs vibrèrent dangereusement, menaçant de s’effondrer.
Quand elle sentit le rythme et la pression changer, ses cris redoublèrent d’intensité et son corps fut propulsé plus loin dans le plaisir brutal.
La douceur ? Elle n’en avait que faire à cet instant précis. Tout ce qui comptait était de se donner à cet homme qui avait combattu ses pulsions pour elle, mais qui, à présent, se laissait submerger par celles-ci.
Les grondements profonds qu’il poussa lui donnèrent la sensation d’être précieuse et d’être quelqu’un pour lui. Alors qu’une pression lui contracta le bas ventre, Elisa embrassa ses lèvres fermées. Il prit possession de sa bouche, lui rendant son baiser, contrastant avec la douceur que sa compagne mettait dedans. Il ravageait son corps et ses lèvres sans pitié, tel le sauvage qu’il était, faisant battre le cœur de la jeune femme sur lui qui se donnait à fond pour lui plaire.
— Elisa.
Pour elle, son prénom sonnait comme la plus belle déclaration, venant de ce guerrier.
Soudain, leurs cris se mêlèrent quand ils explosèrent dans un instant de jouissance pure.
Se répandant en elle, Caleb ne maîtrisait plus rien, ni son corps, ni ses démons, ni son amour pour cette femme. Non, il n’y avait plus rien à retenir, il était à elle comme elle lui appartenait et il était bien décidé à l’officialiser.
Poussant une dernière fois, Elisa sentit son âme la quitter pour se mélanger à celle de Caleb, montant vers un monde totalement inconnu pour eux, mais dont la chaleur apaisait leurs meurtrissures.
Après un moment, il se laissa tomber sur le dos, emportant Elisa contre son torse, cherchant à retrouver leurs souffles.
Il repoussa quelques mèches trempées derrière son oreille.
— T’ai-je fait mal ?
— Un… Un peu, au début… avoua-t-elle. Mais tu as été merveilleux… C’était merveilleux.
L’entendre ainsi soulagea sa crainte. Il la souleva contre lui et les enfouis sous les couvertures, gardant la jeune femme sur son torse, capturant son corps entre ses bras puissants.
— Je t’aime, entendit-il murmurer.
Tendu, Caleb ne dit rien. Ce moment ne pouvait être plus parfait qu’en cet instant.
— Je t’aime, petite sorcière.
Il déposa un baiser sur sa tempe, alors qu’il la sentit sourire contre lui. Le sommeil les emporta dans un paradis rose digne de cette fête des amoureux.
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