Chapitre 4

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Sébastien n'a même pas le temps de terminer sa phrase que je sens un liquide froid parcourir mon corps. Je me retourne et vois Iris, main sur la hanche et qui tient une carafe d'eau de sa main libre.

- Mais ça va pas putain ? Je m'exclame en bondissant de ma chaise.

  Elle se penche vers moi jusqu'à ce que je sente son souffle sur mon oreille avant de me chuchoter :

- T'approche pas de Raphaël compris ?

  Puis elle repart aussi vite qu'elle est venue, autour de moi, j'entends les rires et les gloussements des autres élèves qui ont tous assister à cette scène. Mon regard croise celui de Raphaël, froid. Aucune émotion ne passe sur son visage, je le dévisage en lui lançant un regard tout aussi glacial que le sien, puis me rassois en face de Sébastien qui me regarde abasourdie.

- Quelle conne cette Iris ! M'écriais-je agacée de me retrouver tremper dès le premier jour.

- J'ai des affaires de rechange dans mon casier si tu veux.

- Ça te dérange pas ?

- Je t'aurais pas proposé sinon, dit-il avec un sourire.

  Je le regarde avec des yeux plein de reconnaissance. Ça me touche qu'il me prête ses affaires alors qu'on se connaît depuis même pas 24 heures. Je suppose que c'est ça un ami.

- Bon alors. C'est qui ce fameux Raphaël Jones ?

- Ah oui, dit-il en avalant ses pattes, Raphaël Jones est le fils du président.

  Cette révélation me procure un choc aussi fort que si je m'étais pris une voiture (enfin, je suppose) ça peut paraître stupide, mais me dire que je vais devoir passer mes journées et certains midis avec lui alors qu'il est le fils de l'homme qui a fait de ma vie comme celle de beaucoup un enfer. C'est complètement stupide de rattacher Raphaël aux idées politiques de son père, car après tout même si il s'est montré plutôt désagréable, à aucun moment, il m'a méprisé ou alors ne m'a parler comme si ma vie ne valait rien.

  Quand nous avons fini de manger, Sébastien m'emmène jusqu'à son casier et me tant des vêtements propres. Je pars m'enfermer dans les toilettes du premier étage pour me changer et comme prévu, ses vêtements sont un peu trop grands pour moi, rien de bien méchant pour le jean, mais pour ce qui est du pull, je me noie complètement dedans.

- Tu pense pas que t'y es allé un peu fort ? Rie une fille.

  Je ne sors pas et tends l'oreille afin d'écouter la conversation, et surtout que ça serais super gênant de sortir maintenant.

- Et encore elle a rien vu ! Je reconnais cette voix fluette qui me donne envie de sortir de la cabine afin de lui dire ces quatre vérités, mais mon côté curieux veut en savoir plus.

- Raphaël est à moi ! S'écrit Iris.

- Comme si il pouvait s'intéresser à elle.

- Ta vue ses cheveux ? Et son corps. Y a aucun moyen qu'il soit intéressé par un thon pareil ! Dis une autre.

  Ces garces. Sérieux, c'est quoi leur problème avec ce mec ? Ok, ça me fait mal de l'admette, mais il est plutôt pas mal, mais quand même. J'ai jamais demandé à ce qu'il devienne mon tuteur !

  Je sors de la cabine et la porte claque contre le mur. Je leur lance le regard le plus meurtrier que j'ai en réserver, mais malheureusement, il ne doit pas être des plus flippant car elle se marre juste.

- Toi là, je dis en pointant la brune du doigt, je sais pas pourquoi tu t'es mis en tête que je voulais me taper ce Raphaël, mais sache qu'il m'intéresse autant qu'un vieux lézard alors risque pas que j'te le pique. Alors fou moi la paix.

  Elle me regarde bizarrement, elle échange un regard avec ses amies et leurs bouches se tordent dans un sourire sadique.

- Oh, ce n'est qu'un plus. Qu'il t'intéresse ou pas ne changera rien à notre comportement face à toi. On veut que tu dégages.

  Elles se retournent pour partir, mais Iris s'arrête en plein milieu et me dit :

- Sympa tes fringues ça fait très fripe.

  Quand je sors des toilettes, j'ai le sang encore bouillant de l'altercation que j'ai eu avec Iris et ses copines, mais quand je voie Sébastien ma colère s'en va pour ne laisser place qu'a de la joie ma mine contrite disparaît pour faire apparaître un grand sourire.

- Ça va ce n'est pas trop grand ?

- Oh non-juste le pull, mais sinon, c'est parfait !

- Ça te dit de venir chez moi après les cours ?

- Ça pourrait être sympa.

  Sébastien et mon premier ami donc je ne sais pas si c'est normal d'aussi bien se sentir auprès de quelqu'un, si c'est normal de s'attacher aussi vite. Il y a quelque chose chez ce mec qui éveille une drôle de sensation en moi. Une sensation de bonheur, de satisfaction. Lorsqu'il parle, j'ai l'impression que plus rien n'existe autour et que tous mes problèmes ont disparue. Quant à son sourire, il est aussi contagieux que son rire cristallin.

***

  Toujours assis à côté de Raphaël, je cherche désespérément à comprendre le texte que j'ai sous les yeux avant de soupirer et d'abandonner. Je tourne ma tête vers le garçon qui me sert de voisin tout en imaginant ce que doit être sa vie. Il a l'air déjà d'être quelqu'un de populaire ici, il ne faut pas être là depuis dix ans pour voir comment les filles se pâment quand elles sont près de lui ou comment les garçons l'envie. Il doit avoir une vie de rêve entouré de parents aimant et d'un chien nommer Lucky, il peut certainement avoir toutes les filles qu'il veut, il aurait juste à leur sourire pour qu'elles tombent comme des mouche à ses pieds, puis, quand il se lasserait, il pourrait refaire son numéro de charme pour en avoir une autre dans son lit.

- T'es en couple avec Iris ? Je demande moi-même surprise de poser la question à un tel moment.

- Iris ? Pas mon genre, il répond simplement.

- Ça répond pas vraiment à la question.

- Je sais pas pour qui tu me prends princesse mais je suis pas du style à fréquenter des gens qui ne m'intéressent pas.

- Faudrait lui dire alors, à l'entendre parler, on dirait que vous êtes mariée et sur le point d'avoir des tripler.

  Un doux rire s'échappe de sa gorge avant qu'une question aussi indiscrète que ridicule passe la barrière de mes lèvres.

- Et c'est quoi ton genre du coup ?

- Je sais pas... Plus petite que moi, avec de longs cheveux bouclé et des milliers de taches de rousseur qui parcourent son nez retroussé. Des yeux aussi gris que si on les regarde trop longtemps, on pourrait s'y noyer. Et pour finir avec un petit caractère bien à elle. Un peu comme toi princesse. Dit-il en ponctuant sa phrase d'un clin d'œil.

  Je rougis légèrement, lui tire la langue et essaye tant bien que mal de me reconcentrer sur le cours.

***

  À la fin de la journée, Sébastien et moi, nous retrouvons comme promis devant le lycée afin de pouvoir aller chez lui. Le chemin se passe silencieusement, nous ne parlons pas ou très peu et pourtant, j'arrive quand même à ressentir ce sentiment de plénitude identique à celui que je ressentais lorsque Maria me lisait une histoire. 

☼☼☼


J'espère que ce nouveau chapitre vous aura plu, n'hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires ;)


Camelia_Hawkins

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