Retour sur mon humanité
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Quel est mon nom ? Je ne sais pas.
Quel est mon âge ? Aucune idée.
Mon sexe ? Peut-être féminin.
Ai-je un but dans la vie ? Exister.
Est-ce une bonne raison pour vivre ? Oui.
Pourquoi suis-je en train d'écrire ? Pour pouvoir faire quelque chose.
Suis-je ennuyé(e) ? Je ne sais pas.
Qui suis-je ?
La raison de mon existence consiste à représenter le temps. Je n'ai pas de nom, et cela me convient ainsi. Aucune raison d'estimer mon âge, les années ne valent rien face à l'éternité. L'affirmation sexuelle n'est utile qu'en cas de reproduction, fort heureusement, je n'en ai aucunement besoin.
Je suis l'avatar du temps, à la fois éternelle et éphémère. Tournant en boucle sur soi-même, se transformant à la moindre anomalie. Peu importe les bénédictions, les catastrophes, je continue d'avancer. Mon visage se reflète de mille et une façons, car nul ne verra le temps de la même manière. Je peux être cruelle, avare, rapide, interminable, agréable, sournoise, mais le fait est que je reste fidèle à moi-même. Je ne prends le parti de personne, si ce n'est le mien.
Mon corps se trouve dans une cage à la puissance colossale. Moi-même, je ne peux m'en délivrer. J'ai aperçu la compagnie que me faisait mon contraire : la divinité spatiale. Il m'a suffit de deux temps trois mouvements pour la rendre silencieuse. Actuellement, je la tourmente avec tous ses souvenirs passés. Je changerai d'occupation une fois lassée. Autant avouer que cela n'arrivera pas de suite, je sais me montrer très patiente.
Tout vient à point nommé. Les sentiments, les événements, ainsi que les révélations. Je commence à comprendre la raison pour laquelle j'écris sur ce carnet. Apparemment, quatre autres pages auraient été comblées par une humaine. Rien d'étonnant qu'elle ai perdu le contrôle, les Hommes font de mauvais dieux. Leurs émotions font barrage à la véritable sagesse, celle capable d'atteindre la puissance. Et c'est lorsque cet état est atteint, que l'on se rend compte de beaucoup de choses.
Je l'ai écrit dans le paragraphe du dessus, je comprends. Dire que pendant tout ce temps, ce pauvre cahier contenait une porte. Un passage vers un autre monde. Quel dommage que ce portail soit limité, il faut dire que cette cage est solide.
Tu ne comprends toujours pas ?
Il faut dire que cette humaine a dit beaucoup de choses incohérentes.
Ne fais pas cette tête, je te parle à toi, petite paire d'yeux. Tu pourrais me répondre tout de même.
Regarde, je t'ai même laissé un blanc. Exprime-toi, vermine.
Tu es tenace dans ton silence. Comme c'est ennuyeux, je n'y prends aucun plaisir. Ah moins que tu ne puisses me répondre ? Voilà qui est intéressant. Tu ne peux qu'observer, te faisant le plus discret possible. Serais-tu enfermé toi aussi ? Non, bien sûr que non, puisque tu peux quitter cette page à tout moment. Comme c'est pratique. Dans ce cas, je devrais peut-être te faciliter les choses, ne suis-je pas aimable ? Humain, tu n'as rien à faire ici.
Dégage.
Toujous présent ? Tu es ennuyeux.
Va t'en.
Disparais vermine, tu as mieux à faire.
Arrête de perdre ton temps.
Vraiment, qu'est-ce que tu cherches ?
Il n'y a rien d'intéressant pour toi ici, vis ta vie comme tout le monde.
Pour être honnête, je commence à en avoir assez.
Pourquoi ? Je ne comprends pas.
Pourrais-je me considérer comme une humaine ?
Je crois que je commence à m'ennuyer.
Pourquoi ? Je ne comprends pas.
Puis-je te faire une confidence ?
Actuellement, je ne voudrais qu'une seule chose.
C'est que tout ceci s'arrête, que je puisse dormir.
Je me sens extrêmement fatiguée.
Je t'en prie, sauve moi !
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