Chapitre 3 : Trouver la porte au fond du couloir à droite.
Un nouveau jour se lève sur ma répugnante carcasse.
Même décor. Même odeur infecte. Même vue.
Mes membres sont plus obéissants.
Ma faim a gagné quelques niveaux.
Voyons voir si je peux faire apparaître les stats.
Force : 1
Endurance :1
Agilité : 1
Intelligence : 1
Psychisme : 1
Chance : 1
Beauté : 1
Statut : Maladie Sévère. Mal des chairs de soufre. Faim : Grave.
Retour à l'inventaire. Il me faut de la nourriture... J'ai si faim que je ne pense qu'à ça.
Hein ? J'ai 150 Pex à dépenser maintenant...
Je gagne donc quoi... 100 points par jour ?
Juste en dormant ?
Vu les prix abusés pour les objets les plus pratiques et ce qu'il faut pour qu'une compétence passe de -20 à +1, une centaine de points par jour c'est de la charité.
Mais ça va me sauver.
Alors... Ration de survie. 50 points. J'en prends deux et une potion de guérison. La ration se présente sous la forme d'une espèce de toile de cuir cubique maintenue par une ficelle. Le paquet a en gros la taille d'un rubiks cube et contient un peu d'eau conservée dans un flacon en un métal fin, de la viande séchée, du fromage et un peu de pain. Oh et une boulette de pâte au goût fruité pour les vitamines. Le minimum du minimum avec un goût de carton une fois sorti de la boulette.
Rien à battre.
J'avale la nourriture comme un sauvage, fait suivre le contenu de la potion et c'est reparti pour une séance trou noir.
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Force : 1
Endurance :1
Agilité : 1
Intelligence : 1
Psychisme : 1
Chance : 1
Beauté : 1
Statut : Maladie Moyenne. Mal des chairs de soufre. Faim : Moyenne. Problèmes intestinaux : légers.
Ça m'apprendra à manger comme un porc avec un estomac vide depuis des jours. Heureusement que je peux un peu me déplacer à présent vu qu'il est temps de trouver les toilettes. Vite.
Je me redresse de ma couche crasseuse se limitant à une peau de bête jetée sur le toit plat de la cabane, me déplaçant à quatre pattes pour me risquer hors de la tente basique formée par une toile tendue entre une caisse et une cheminée rustique. L'air frais de la nuit me fait du bien. Même si le jour ne s'est pas encore levé j'ai déjà reçu mes points de survie mais j'ai un autre objectif en tête que de faire de l'arithmétique. Un objectif du genre urgent, pressant et naturel.
Je n'ai aucun souvenir qui m'ont été laissés par le précédent propriétaire de ma carcasse. Du coup, je ne sais pas comment il monte et descend de sa planque. Je fais donc le tour du toit à quatre patte et finit par trouver mes deux objectifs en même temps. Un tas de débris contre un mur me permettant de gravir la cabane.
Et un tas d'excréments.
Purée, ma planque est juste à côté de cet espèce de chiottes publiques en plein air. En fait, le tas de bois sert à planquer les utilisateurs de la vue de ceux qui passent dans la rue.
Réfléchissons un chouïa... Le bon côté, c'est qu'en visant bien je n'ai même pas besoin de descendre.
Après avoir fait mes petites affaires, aidé par le fait que je ne suis habillé que d'une toile fermée par une corde à la ceinture, je rampe à ma planque et regarde ma tablette avec attention.
J'ai survécu aux privations pendant la guerre et j'avais plus ou moins le même âge physique que ce nouveau corps à l'époque.
Je peux survivre à ça.
Je diminue la gravité de mon état chaque jour grâce aux potions et aux paquets de repas. Une fois que je me serai débarrassé de mes problèmes de santé j'aurais un bonus de cinquante points par jour pour faire face à l'inattendu. Mais je ne peux pas passer ma vie sur ce toit.
Pour commencer, ça pue.
Ensuite, ce monde m'est totalement inconnu. Pour ce que j'en sais, il y a des prédateurs pleins les rues qui visent les gosses dans mon genre. Je n'ai même pas encore entendu parler quelqu'un clairement près de moi donc j'ignore si je comprends leur langue. Il me faut... Oui... Des fondations. Le genre comme dans Statuts mais avec des niveaux supérieurs à 1.
Force... Oui, si je veut écraser le pied de quelqu'un avant de ficher le camp.
Endurance. Trois fois oui. Pas envie de retomber malade de sitôt.
Intelligence... Franchement... Je ne sais pas si ça a de l'effet mais si ça peut me rendre plus malin, pourquoi pas.
Agilité... Vu qu'il y a des compétences d'esquive et de course qui semblent en dépendre, on va mettre des points.
Psychisme... Heu... C'est en rapport avec la magie ? On verra pour ça.
Chance ? Je doute qu'il y ai des jeux à gratter mais vu ma situation actuelle, avoir plus de chance rentre dans la même catégorie que l'endurance.
Beauté... On garde 1. Pourquoi ? Parce que s'il y a des gugusses qui aiment les gosses, je préfère ne pas les attirer.
Donc...
Force : 4
Endurance :5
Agilité : 4
Intelligence : 5
Psychisme : 4
Chance : 5
Beauté : 1
Voilà. Il me reste deux points pour plus tard. J'ai encore 50 Pex que je dépenserai dans ma potion de guérison vu que mon estomac risque de rejeter un repas. Je ne suis encore que très tôt le matin et il vaut mieux que je tienne le choc. Si je comate trop tôt, je vais me réveiller avant que mes nouveaux points de survie soient versés. En attendant, je bouge un peu mon corps endolori pour voir les effets de l'augmentation.
Mmmhhh. Dur à dire.
Un peu avant ma mort, j'étais déjà raide comme un piquet. Avoir un corps jeune et plein de vie c'est dans mes plus vieux souvenirs. Vu que ma carcasse actuelle est maladive, je ne sais pas si le fait de rajouter des points m'a rendu plus fort, rapide ou endurant. Je n'ai pas vraiment envie de faire confiance dans les compétences qui ressemblent désagréablement à celles d'un voleur à la tire et, vu leur niveau actuel, il me faudrait dépenser beaucoup de points pour les améliorer. M'allongeant à plat ventre en approchant ma tête de la rue, j'ouvre grande mes esgourdes pour aller à la pêche aux infos.
Bien, bien...
Alors, déjà, je comprends leur langue. Merci à ces poivrots pour cette chanson au contenu bien graphique. Pour le reste, j'ai appris peu de choses. La famille qui vit dans la maison dont je squatte l'étage supérieur est trop silencieuse. Je les ai entendus se lever, manger quelque chose et partir. Il y a encore une personne qui est restée mais elle ne parle pas. Tout ce que j'obtiens après le lever du soleil c'est des bribes de conversation de personnes qui discutent en marchant. La plupart tournent autour de plans pour avoir de la nourriture, de l'argent ou un meilleur logement.
Le paradis du capitalisme ?
Vu que l'après-midi est bien avancée et que mon ventre me fait souffrir, je mets un clap de fin à ma collecte d'informations. Santé et bonne nuit !
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