J'avais encore passé une journée pourrie. Harcèlement, mauvaises notes, bref une partie de plaisir. J'étais assis dans mon lit, ressassant mes mauvais moments, lorsque je me retrouvai brusquement dans une salle. J'étais assis sur une chaise, complètement enchainé. En face de moi, il y avait un homme encapuchonné. Je me débattis et demandai :

- Qu'est-ce que je fais là ? Qui êtes-vous ?

L'homme retira sa capuche. C'était moi. Mon reflet, mais avec un sourire mauvais au visage.

- Je suis toi, tu l'as deviné. Je représente toutes tes peurs.

- Je me suis endormi, pas vrai ?

- Écoute-moi ! hurla-t-il. Tu n'auras pas d'autre chance ! Il va falloir me tuer ! Si tu gagnes, tes peurs disparaitront. Si je gagne, tu resteras l'homme que tu es, et tu n'auras plus d'autre chance d'être un vrai homme !

- Je ne suis pas un assassin !

- Pauvre imbécile ! Je ne suis pas une vraie personne. Je suis tes peurs.

- Je ne veux pas, dis-je en secouant la tête.

Mes chaines tombèrent, et je me levai.

- Tu n'es pas moi ! Je ne peux pas te tuer !

- Ça me simplifie les choses ! Laisse-moi te tuer, alors !

Mon faux moi se jeta sur moi, m'empoigna, et me lança contre un mur. Mon souffle se coupa, alors que l'homme faisait apparaitre un poignard dans une main.

- Tu n'existes pas ! criai-je. Rien de tout cela n'existe ! Je n'ai pas peur de toi ! Alors tue-moi si tu veux, je sais que tu n'es rien !

Les contours du faux moi se troublèrent et il tomba à genoux. Avant de disparaitre, il m'adressa un sourire :

- Bravo. Tu m'as vaincu sans armes.

Puis la salle éclata, et je me retrouvai dans mon lit. Mes peurs avaient disparu, et je m'endormis rassuré. Le lendemain, je fis face à mes agresseurs, et mon stress des interros disparut pour ne plus jamais revenir.