Château de Cardross

Ecosse

le 16 décembre 1328,

Duncan,

L’Ecosse est libre ! L’Alba est indépendante !

Nos offensives dans le nord de l’Angleterre ont payé. J’espère que tu mesures pleinement le poids et l’importance de cette victoire. Je te remercie profondément pour le soutien que tu m’as apporté durant toutes ces années. C’est en partie grâce à toi que je n’ai pas baissé les bras. Tu es le pilier sur lequel je me suis appuyé et tu n’as pas failli. Merci.

La déclaration d’Arbroath[1] signait le début d’une ère nouvelle ; le nouveau roi Edouard III vient enfin de la reconnaître par le traité d’Edimbourg-Northampton. Je ne peux m’empêcher de te citer ce passage qui réchauffe mon cœur : « Aussi longtemps que cent parmi nous seront vivants, nous ne consentirons jamais, en aucune manière, à nous soumettre au gouvernement des Anglais, car ce n’est ni la gloire, ni les richesses, ni les honneurs pour lesquels nous nous battons, mais la liberté seulement, que nul homme, digne de ce nom, n’accepte de perdre, sinon avec sa vie[2]. »

Je ne me répandrais pas plus, aucun mot ne peut refléter les émotions qui se mêlent dans mon cœur. J’espère te revoir bientôt.

Sincèrement,

Robert Bruce.

[1] Affirme l’indépendance de l’Ecosse, envoyée au pape par les principaux barons écossais en 1320.

[2] Passage de la déclaration d’Arbroath.