En route
Si une tempête s’annonçait, il valait mieux que je me mette en route sur-le-champ. J’ai remercié madame Järvinen pour son hospitalité et je lui ai annoncé que je partais. Elle m’a semblé inquiète et un peu déçue. Elle m’a donné un manteau qu’un enfant avait oublié trois mois auparavant. C’était une doudoune bleue doublée en polaire en taille deux ans et elle m’allait à la perfection. J’ai mis la capuche au-dessus de mon bonnet et j’ai mis les mains dans les poches.
En sortant de l’auberge, j’ai vu que les rennes m’attendaient. Madame Järvinen m’a porté sur le dos de Tonnerre en prétextant que c’était le plus fort. Rudolphe a secoué son nez rouge en guise de mécontentement. Habituellement, c’était son rôle de guider les autres. En effet, il parvenait à braver les tempêtes bien mieux que ses camarades. J’ai envisagé de protester pour pouvoir aller sur Rudolphe mais quand j’ai aperçu toutes les provisions que madame Järvinen chargeait sur Tonnerre, j’ai pensé que Rudolphe ne pourrait jamais supporter tout ce poids.
Ensuite, elle m’a indiqué le chemin le plus court pour aller chez Sanelma (en précisant que c’était également le chemin le plus dangereux et que je ferais mieux d’attendre la fin de la tempête pour qu’un véhicule m’y emmène) et m’a regardé partir en agitant son mouchoir.
« Fait attention à toi, Roope ! » m’a-t-elle lancé alors que je m’éloignais.
J’ai tourné la tête vers elle et je lui ai fait mon plus beau sourire.
J’étais vraiment content de l’avoir rencontrée. Sa gentillesse et sa générosité m’avaient fait chaud au cœur. Un jour, quand j’aurais sauvé Noël, je retournerai la voir pour la remercier de son aide précieuse.
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