Le pont de Jätkänkynttilä
Les rennes ont suivi les indications de madame Järvinen à la lettre. Je n’ai même pas eu besoin de les leur répéter.
À peine cinq minutes après notre départ de l’auberge, j’ai aperçu le fleuve Kemijoki. Juste au-dessus, le pont de Jätkänkynttilä était illuminé par les rayons du lever du soleil. Entre les câbles accrochés aux pylônes en béton, les nuages étaient teintés d’orange et de rose et se reflétaient sur l’eau.
On a emprunté la piste cyclable. Plusieurs passants sur leurs vélos nous ont dévisagés. Je leur ai fait mon plus beau sourire.
J’étais content car le vent soufflait moins fort que ce que j’avais craint. Finalement, il semblerait que l’alerte météo soit une erreur.
On a continué notre chemin en longeant le côté de la route. Pour ne pas se faire remarquer, on est passé sous les arbres. Cupidon avait envie de jouer dans la neige mais j’ai dit qu’on était pressé.
Un peu plus tard, on a dû traverser pour prendre une petite voie parallèle sur la droite. Les rennes avaient très peur des voitures. Habituellement, lorsqu’ils effectuaient leurs trajets en volant, ils étaient rarement confrontés à ces monstres métalliques. Je leur ai proposé de s’envoler pour les éviter mais Furie pensait que je risquais de tomber. Décoller sans le traîneau lui semblait trop dangereux. Quand j’ai insisté, elle s’est énervée en frappant violemment le bitume avec ses sabots. Les autres m’ont paru soulagés. Ils se sont regardés à tour de rôle puis, ils ont baissé la tête comme s’ils avaient honte. Je crois que les rennes me cachent quelque chose d’important.
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