Je pense que quelqu’un m’a entendu crier car je perçois une sorte de grattement au-dessus de la neige. J’espère seulement que ce n’est pas un prédateur. Ça m’embêterait d’être sauvé pour qu’on me mange dans la foulée.

À peine deux minutes plus tard, j’ai aperçu des pattes. Vu la taille et la forme de celles-ci, je crois que c’est un loup. Je suis fichu. Il n’y a pas d’autre issue et je sais qu’il sera plus rapide que moi. Sur le coup, je me suis demandé si j’allais beaucoup souffrir. Puis, j’ai repris espoir. Étant légèrement infecté par la zombification lutine (je ne suis pas sûr que la maladie s’appelle comme ça), je ne suis peut-être plus comestible.

Lorsque le trou s’est agrandi, j’ai mis mes mains en avant. Je supposais que l’odeur de chair en décomposition devrait le rebuter. Pourtant, j’ai vu le visage de l’animal se poser au creux de mes paumes. J’aurais voulu pouvoir encore sentir la douceur de ses poils. Du bout des crocs, il a ensuite attrapé mon manteau pour me hisser vers lui. Il m’a déposé à ses côtés et m’a léché le visage. Sa bave était plutôt gluante mais j’ai souri.

En voyant ses yeux, j’ai compris, qu’en réalité, je ne risquais rien en sa compagnie. Il était venu me secourir. Au loin, une masse blanche s’enfuit en lançant des gerbes de lumière dans le ciel. Apparemment, Revontuli a prévenu le loup. Enfin, je devrais cesser de l’appeler ainsi. D’après son collier, il s’appelle Leiko. Il est gris et blanc avec les yeux vairons. C’est vraiment un très beau husky.