Leiko m’a emmené voir sa maîtresse. Il se trouve que c’est justement Sanelma. Le hasard fait bien les choses. En tout cas, elle n’a pas l’air d’une folle. C’est une jeune fille aux cheveux blonds très clairs. Sa coiffure est un peu courte et hérissée comme la mienne mais elle n’en est pas moins ravissante pour autant.

Elle s’est penchée pour me saluer et j’ai presque sauté de joie quand elle m’a dit son prénom. Elle m’a alors dit que j’étais un lutin particulièrement joyeux et j’étais encore plus content. Elle, au moins, ne refusait pas de croire ce que j’étais. Je me suis dit que c’était bon signe et je lui ai raconté mon histoire. Elle m’a paru horrifiée. À la fin, elle a regardé tristement mes mains.

« Eh bien, Roope ! Tu t’es lancé dans une sacrée aventure. Je suis désolée pour ta maladie. Elle ne m’a pas l’air d’être à un stade très avancé mais je ne pense pas que mes pommades pourront t’aider. J’y mets bien de l’essence de dryade à huit pétales mais je n’en ai pas suffisamment pour soigner des milliers de lutins. Et si je ne soigne que toi, le lien qui existe entre vous te transmettra à nouveau le virus » m’a-t-elle annoncé sans me ménager.

« Oh, je ne viens pas pour être soigné. J’ai de nouveau accès à la mémoire collective depuis que mes symptômes sont apparus. D’après la vitesse d’évolution de la maladie, je devrais avoir le temps de trouver celle que je cherche avant Noël ! » ai-je répondu en souriant.

Je lui ai ensuite demandé si elle savait où je pourrais trouver la sorcière Matleena.

« Eh bien, oui, a-t-elle commencé d’une voix hésitante. Mais… tu dois savoir qu’elle a été enterrée il y a déjà plusieurs siècles »