Viens près de moi,  ô mon amour des nuits, 

qui sillonne nomade les milles lieux du monde.

Reconnais que les eaux ont enflé tous nos cris,

et accepte qu'elles transperceront bientôt nos os.

Si tu crois que notre histoire mérite d'être sauvée,

alors il vaut mieux commencer à nager,

avant de faire sombrer nos corps dans les abysses.

Parce que les temps changent.

Viens dans mes bras, ô mon amant des nuits, 

toi qui écris de ta plume ce que prophétise le monde.

Garde tes yeux ouverts ; l'opportunité de voir ce monde ne se répétera pas.

Ne pars pas trop tôt : la roue tourne encore et le sort n'est pas scellé.

Jette à la mer tes hésitations passagères et laisse-moi gagner ton cœur de pierre.

Parce que les temps changent.

Viens avec moi, ô mon désir intime, 

toi qui dessines nos vies en long et en large de ce monde. 

Ne reste pas dehors sous la bataille tremblante,

cela ébranlerait mes larmes et embourberait mon âme.

Sois celui qui renversera mes murs et mes barrières,

qui souffle le vent sur mon château de cartes.

Parce que les temps changent.

Viens, ô mon roc contre les tempêtes,

toi qui tient la barre quand tout s'effondre autour de nous.

Nous marcherons ensemble, même quand le sol tremble,

et au-delà des horizons, ceux qui éclairent, les ténébreux,

je serai le rêve et tu sera l'infini,

je serai l'écho et tu sera ma voix.

Parce que les temps changent.

La ligne est tracée.

La malédiction est jetée.

Ce qui est lent aujourd'hui se fera plus rapide demain.

Ce qui est présent maintenant sera passé dans nos mains.

Ce qui passe en premier deviendra dernier.

L'ordre de nos mondes se dissipe...

Parce que les temps changent.