Chapitre 3

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Violette ouvrit la porte et se retrouva nez à nez avec Pauline qui lui tendit un sachet de croissants et l'embrassa sur la joue.

  • C'est gagné ! On a remporté le proj...

Sa voix s'évapora dans l'air en même temps que son sourire lorsqu'elle découvrit Antoine au beau milieu du salon.

  • Bonjour Pauline.
  • Qu'est-ce que tu fous là ?

Les yeux de Pauline allaient et venaient de l'un à l'autre.

  • Quelqu'un m'explique ?
  • Je ferai mieux d'y aller, répondit Antoine.
  • C'est ça, va t'en ! C'est ce que tu sais faire de mieux.

Elle le toisa jusqu'à ce qu'il ait refermé la porte.

  • Violette Delambre ! Tu comptais me parler de son retour quand ?

La boxeuse se mordit les lèvres. Elle avait été tellement accaparée par son histoire avec Fred, le retour d'Antoine et les accusations de sa mère, qu'elle en avait négligé sa meilleure amie. Cette amie dévouée qui avait toujours été présente pour elle. Celle qui l'avait défendue contre les petits vauriens de l'école, réconfortée à chaque crise entre elle et sa mère. Celle qui l'avait encouragée avant son premier baiser, consolée lors de sa première rupture, accompagnée à son oral de rattrapage du bac, et félicitée à l'obtention de son permis. Celle qui avait ri et pleuré avec elle chaque fois qu'elle en avait eu besoin.

Elle lui raconta sa rencontre hasardeuse avec Antoine au Green Mill, la visite de celui-ci après le repas chez ses parents et leur discussion de la veille.

  • Et Fred ?

Violette lui confia la tournure qu'avait pris leur relation, le sentiment d'apaisement qu'elle avait éprouvé à ses côtés jusqu'au retour d'Antoine. Elle lui raconta la photo, les doutes de Fred et son envie de connaître son passé.

  • Et où tu en es dans tout ça ?
  • Nulle part. C'est le séisme dans ma tête. Il y a quelques jours, j'avais l'impression de sortir enfin la tête de l'eau. Puis tout m'est revenu en pleine tête.
  • Si tu veux mon avis, mais tu le connais déjà, tu n'arriveras pas à faire face toute seule. Je connais quelqu'un qui...
  • Je sais ce que tu vas me dire, c'est non !
  • Pourquoi ?
  • Parce que je n'ai pas envie de parler de tout ça. C'est dingue ! Tout le monde veut me faire parler. On ne peut pas juste me laisser tranquille avec ça ?

Violette s'était mise à crier. Pauline leva les mains en signe de capitulation. Après plusieurs secondes d'un silence étouffé d'agacement, elle reprit la parole.

  • Bon et sinon c'était un bon coup Fred ?

Elles se regardèrent et éclatèrent de rire. La colère de Violette laissa place à la joie de retrouver cette amie fidèle qui savait toujours lui redonner le sourire.

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