Disparue à l'aube

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Helena Page toqua trois coups puis descendis les trois marques qui surélevaient le perron de la belle deumeure.

Elle était journaliste de ParisHebdo, qui lui avait demandé de partir pour la Californie dans les plus brefs délais afin de rédiger un article sur la petite ville de Harlyn's. Elle n'ignorait pas quelle était la raison de ce soudain intérêt qu'avait eu son patron sur ce village. Il avait été malencontreusement mis au courant qu'une légende siégeait ici, et étant trop tenté pour ne pas en parler, il avait envoyé sa meilleure journaliste dans les bras de cette morbide histoire.

Maintenant, elle avait rendez-vous avec Leston Holmes, un historien de la région qui était payé pour lui raconter précisément toutes les rumeurs sur cette légende et l'emmener sur les principaux lieux des faits.

Helena attendit quelques longues minutes, puis quelqu'un daigna de venir lui ouvrir.
Derrière la porte, elle découvrit un homme, d'une beauté à en couper le souffle. Il la contemplait sans un mot, la jugeant de son regard azur de la tête aux pieds. Elle se sentit dépourvue de tous ses moyens. Pourtant, par miracle, elle parvint à demander :

— Vous êtes Leston Holmes ?

— Non.

Elle grimaça, s'était-elle donc trompé d'adresse.
Utilisant toutes ses forces, elle détourna le regard et prit une grande et profonde inspiration, qu'elle boqua quelques secondes dans sa poitrine avant de la relacher.

— Vous ne savez pas lire ?

— Bien, euh.. si ! s'exclama-t-elle dans un froncement de sourcils, déstabilisée par cette question qui n'avait aucun sens.

— Alors regardez les boîtes aux lettres, Mademoiselle. Cela vous évitera de déranger des personnes qui travaillent.

Elle le regarda de travers, puis se dit qu'il n'avait absolument pas l'air de quelqu'un qui travaille. Il avait l'air parfaitement détendu, jogging et teeshirt.

— Navrée de vous avoir opportuné, grinça-t-elle sèchement, j'espère que vous n'aurez pas de mal à vous replonger dans votre travail.

Il fronça le nez, loin d'être idiot au point de ne pas se rendre compte qu'elle se fichait ouvertement de lui, et la regarda s'éloigner sans un mot.

— He, mademoiselle ! cria-t-il.

— Oui ?

Elle se retourna et le toisa, glaciale.

— Vous êtes la journaliste ?

— C'est bien moi.

— Leston m'a chargé de vous dire qu'il devait partir dans le cadre de son travail en Caroline du Nord. Il ne reviendra pas avant un bon moment.

— Merci.

Epoustouflé par ce mot qu'elle venait de dire, un mot censé être poli, mais dit par elle et par le ton glacé qu'elle employait, elle aurait pu lui dire merde que cela aurait fait pareil.

— Comment comptez-vous faire pour rédiger votre article ?

Aucune réponse.

Tant pis. Il n'allait pas lui courrir après, c'était son problème si elle voulait en écrire un à la bourre, la dernière fois que Leston s'était absenté, il avait mis un mois à revenir.

***

Helena décida de commencer par aller faire quelques recherches à la bibliothèque. En fin de matinée, elle n'avait toujours rien trouvé d'intéressant, alors elle partit manger un sandwitch dans une petite boulangerie du pâté de maison.

Après avoir acheté son déjeuné, elle partit trouver un banc dans la rue.

— Jambon-Beurre, vous êtes une bonne française.

Helena découvrit sans surprise l'inconnu de la maison en levant la tête. Il s'était habillé d'un costume et d'une cravate, très classe.

— Vous avez terminé votre travail ? questionna-t-elle en se déléctant de son visage figé.

— N'utilisez pas de sarcasmes avec moi, Mademoiselle ... ?

— Helena Page.

Elle lui tendit la main.

— À qui ai-je l'honneur ?

— Edward Kalambry.

Il accempta la poignée de main.

— Êtes-vous avocat ?

Edward ne put s'empêcher de sourire. Il secoua la tête, amusé, en remettant sa main dans sa veste de costume.

— Bien vu, suis-je si ancré que cela dans mon métier ?

— Vous n'imaginez pas à quel point.

Elle lui rendit son sourire et se leva.

— Vous avez avancé dans vos recherches ?

— Comment savez-vous que j'en ai faites ?

— Les potins vont vites, par ici.

— Je vois... Eh bien sachez que non, elles n'ont rien donné de concluant. Presque aucun livre ne parle de cette maudite légende, et ceux pour lesquels c'est le cas sont purement trafiqués. On a qu'à voir la romance qu'il y a dedans.

— Cette légende est une romance, Mademoiselle.

— Helena, cela fera très bien l'affaire.

— D'accord, Helena. Voulez-vous que je vous raconte ce qui s'est véritablement passé pour Leonardo Shakespeare ?

— Vous connaissez la légende ?

— He bien, je suis ami avec le descendant de celui autour de qui elle tourne, alors oui je la connais.

— Le descendant ? elle eut soudain les yeux brillants.

— Ceci est une autre histoire, il balaya ses paroles d'un geste de la main. Alors ?

— J'accepte.

— Venez, je vais vous amener au cimetière.

— Au... Au cimetière ?

***

Jamais Helena n'avait ressenti autant de nostalgie. À peine eut-elle franchi l'entrée du cimetière qu'une tristesse infinie la chamboula. Une tristesse, une sensation de manque, de froid.

— Que fait-on ici ?

— Nous sommes sur les lieux des faits, Helena. Revenons en 1947...

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