Littérature érotique
Dans le hall, David attendait. Il avait appuyé sur l'interphone, la porte s'était ouverte. Devant l'escalier imposant, il patientait. Sur le mot laissé dans son casier, les instructions avaient été claires : " ce soir, vingt et une heure, mets ta chemise blanche et ton jean slim bleu acier. N'oublie pas quand tu franchiras l'entrée ,attend qu'on t'autorise à monter. J'aime les fleurs roses pales aussi si en chemin tu en trouves, je saurais te remercier avec délicatesse". Le jeune homme triturait de sa main gauche le papier dans sa poche et avec la droite tenait face à lui le bouquet de fleurs. David s'interrogeait : qui pouvait être à l'origine d'un tel message ?
Le mystère était entier. Il y avait plusieurs filles sur lesquelles il posait ses yeux toujours avec respect. Mais de là à ce que l'une d'entre-elle puisse s'intéresser à lui, le laissait rêveur. Caroline, la blonde aux fines courbes avec ses yeux verts. Elle était devant lui en cours d'Anglais à la fac. Ils perdaient ses moyens dés qu'elle se retournait pour lui demander un conseil.
Julia, la brune avec sa coupe garçonne et des fesses joliment dessinées. Elle jouait avec lui au tennis de table le mercredi soir. Quand il se retrouvait face à elle à la table, il ne pouvait rivaliser, elle le destabilisait et il en perdait tous ses effets. D'un revers, il finissait dans ses filets.
Pour terminer que dire de la charmante Anastasia avec ses longues boucles rousses. Il se noyait dans les yeux bleu océan de la belle en cours de littérature. Elle était assise à sa gauche et s'amusait à lui piquer son bouquin pour mettre des annotations dans la marge, et semait des haïkus. Elle avait un sourire délicat.
Il échangeait des mots avec chacune d'entre-elle, mais cela s'arrêtait là. Alors pourquoi une des trois filles lui auraient-elles lancé une telle invitation ? David scrutait l'espace, son regard s'attarda sur chaque élément du décor. De grands tableaux paraient les murs. Il les détailla les uns après les autres. Il y trouva des similitudes bien étranges. Trois nymphes allongées sur un tapis d'herbes folles au bord d'un lac: une blonde aux longues jambes, une brune avec un joli fessier et la rouquine avec des formes pulpeuses.
Surpris de retrouver les trois beautés ainsi croquées sur la toile, il ne put résister et monta à l'étage. Ses doigts glissaient sur la rampe quand il percut des bruits. Ces petits sons discrets s'échappaient de la pièce au fond du couloir. Il hésita, la consigne avait été claire, il devait attendre. Mais c'était plus fort que lui. Il avança lentement, à pas de loup sur la moquette. La sensation de ses pieds nus sur ce tapis moutonneux provoquait une délicieuse caresse, les poils glissés entre ses orteils le faisant frissonner. Il n'allait pas pouvoir contenir longtemps ses rires, des chatouillements inopinés accompagnés sa marche. Par réflexe, il mit sa main sur sa bouche pour ne pas révéler sa présence.
La porte entrouverte : un appel. Il se sentait attirer par le mystère. Les chuchotements se transformèrent en râles de plaisir. Était-il entrain de rêver ? Allait-il se réveiller au moment où sa tête passerait dans l'embrasure ? Comment savoir s'il songeait les yeux ouverts ? Tout ce qu'il ressentait n'était-ce pas là son propre fantasme qui l'esquissait. Avant d'aller plus loin, il voulut en avoir le coeur net et se pinca le bras. Il échappa un "aïe" du bout des lèvres. En réalisant le bleu tatoué sur sa peau, il s'en voulut d'y être aller aussi fort. Tout ceci était bien réel, la douleur serait passagère. Il était à présent à l'entrée d'une chambre et entendit une voix l'interpeller :
- Tu n'as pas su attendre sagement comme on te l'avait demandé. David, tu seras puni, vilain voyou.
Le "on" voulait-il dire, je ne suis pas seule ? Et dans ces cas là qui était dans la pièce avec ce "on" aux tonalités si sensuelles. Il poussa avec précaution le battant. La chambre éclairée par des bougies réparties au quatre coin semblait irréelle, les flammes léchaient les ombres des trois corps allongés sur le lit... Il n'en croyait pas ses yeux, trois femmes nues enlacées se caressaient avec volupté. Chaque geste offrait au voyeur qu'il était devenu en franchissant le pas de la porte un spectacle splendide. Il ne bougeait plus de peur de les interrompre. Il aurait été dommage de rompre la magie de l'instant.
Face à lui, plus aucun doute, elles étaient là Caroline, Julie et Anastasia. Magnifiques dans leur tenue d'Ève, David en restait abasourdi. Étaient-elles toutes trois à l'origine du message ? Il n'avait pas lâcher le bouquet de fleurs celui-ci s'avérait idéal pour cacher son émoi. Son visage rougissait, la chaleur montait dans tout son être, il se consumait de l'intérieur. Les émotions l'envahissaient. Qu'attendaient-elles vraiment de lui ? Pour qu'elles raison l'avaient-elles invité ? Comment avait-il pu louper le fait qu'elles se connaissaient ? Pourtant en faisant appel à ses souvenirs, il se rappela de petites choses qui auraient dû l'interpeller.
Caroline toujours devant lui en anglais s'était assise à ses côtés ce lundi et les cours suivants. Leurs cuisses s'étaient frôlées. David avait pensé à une coïncidence et il lui avait souri tout simplement. Elle, de son côté, ne l'avait pas quitté du regard. En rentrant le soir, sur sa page de garde, il avait découvert un haïku écrit à l'encre rose, le même ton orné les ongles de sa voisine :
Dans trois jolis coeurs
Tu trouveras ton bonheur
Empli de couleurs.
À ce moment là, il avait songé qu'il s'agissait d'un de ceux abandonnés sur sa feuille blanche par Anastasia. Mais comment est-ce que cela aurait pu être le cas? Elle n'assistait pas à ce cours de littérature anglaise.
Julia, le mercredi soir se pointa dans le vestiaire sans crier gare. La séance venait juste de se terminer. La sportive l'avait encore secoué avec ses coups droits. Elle passa tous ses services, le laissant sans voix. Elle l'avait terrassé en trois sets, en bon perdant il avait accepté sa défaite cuisante. David allait filer sous la douche quand elle entra. Il se trouva pris au dépourvu, il se tenait face à son casier, les fesses à l'air et son caleçon dans les mains. Elle avait une vue imprenable sur son postérieur, il n'avait pas osé lui faire face de peur de perdre la face. Avant de repartir, elle lui envoya un avion en papier. L'aile de l'engin se glissa entre ses pieds et des frissons remontèrent le long de ses cuisses. Quand il le déplia un nouvel haïku s'y trouva:
Si tu oses défier
Les trois muses avec succès
Tu auras gagné.
Anastasia avait été tout aussi mystérieuse pendant la semaine. Elle continuait d'écrire sur les notes qu'il prenait. Chaque mot qu'elle déposait devenait une énigme, les haïkus se transformaient en petit hiérogliphe difficile à transposer. Les lettres se métamorphosait en estampes, des ombres chinoises où elle avait glissé des vers. À cette heure tardive, il avait seulement imaginé que la jeune étudiante s'essayait à un nouvel art. Elle férue de l'histoire chinoise lui racontait ses expériences de méditation. Elle le fascinait mais se garder bien de lui avouer. Il craignait d'être rejeté. Pourtant en cette fin d'après midi, elle avait déposé sur sa joue un baiser tendre et murmurait à son oreille un haïku :
Laisse-nous te guider
Pour t'apprendre à t'élever
Dans notre univers.
Bout à bout tout ces mots prenaient vie en ce soir de mai. Ces quelques fragments d'imaginaire lui étaient destinés. Elles venaient de l'invité dans leur monde de sensualité. Pourquoi lui, le gars lambda de la faculté qu'on ignorait deviendrait-il le mâle alpha ?
- Ne sois pas timide David, nous t'attendons. Installe-toi confortablement.
Caroline prit sa main et le guida jusqu'au fauteuil posé face au lit. Julie le déshabilla avec délicatesse et défit chaque bouton de la chemise avec douceur. Anastasia saisit le bouquet de roses. Caroline détacha la ceinture et l'envoya voler sur le parquet. La brune fit glisser le tissu à terre pendant que la rouquine échappait les pétales de roses une à une sur le torse de David. L'odeur suave embaumait l'espace. Les mains des trois jeunes femmes paraissaient sur chaque parcelle de sa peau l'enveloppant de délicieuses caresses. Les doigts s'égaraient sur son corps, s'attardaient sur tétons érigés. Tous ses sens étaient émoustillés par autant de gâteries. Il découvrait cette agréable tension qui déformait son pantalon.
Julia s'empara du bout de tissu entravant sa gourmandise, descendit la braguette pour déployer la baguette. Avec dextérité, elle avait dévoilé son sexe. Elle vint poser ses lèvres juteuses sur son pénis. À leur contact David frémit, une onde remontait le long de son ventre. Il était assis heureusement pour lui songea-t-il sinon il aurait fini sur le cul. Sa partenaire de ping-pong commençait de long va et vient sur sa hampe, chaque poussette avec sa langue sur son gland était un coup gagnant.
David ne savait plus où donner de la tête, les trois beautés tournaient autour de lui, elles butinaient tout son corps. Caroline saisissait du bout des lèvres ses tétons, la sensation était plaisante. Des picotements se diffusaient sur son torse. Anastasia déposait de petits bisous dans son cou et parfois le mordillait. Pour finir elle léchait avec la pointe de sa langue le lobe de son oreille. Des friselis couraient de son crâne à ses pieds. Julia avalait son sexe, prodiguant des caresses buccales divines. Il se sentait au bord de la rupture. Les trois belles relâchérent la pression, elles voulaient faire monter le plaisir crescendo.
La brune et la rouquine s'éloignèrent de leur invité pour qu'il puisse au mieux apprécier. Les trois belles nues commencèrent la représentation. Caroline s'assit sur les genoux de David qui n'osait plus bouger. Son sexe était calé entre ses fesses. Combien de fois avait-il rêvé à ce moment ? Il ne comptait plus, le fantasme devenait réalité. Elle se trémoussait à chaque coup de langue prodigué par ses partenaires. Les deux jeunes femmes s'amusaient autour des aréoles de la cavalière sur son beau chevalier. Leurs langues passaient sur le galbe des seins avant de titiller le téton dressé. Lui essayait de comprendre son émoi, mais cela s'avérait de plus en plus compliqué.
Julia écarta délicatement les cuisses de Caroline, le sexe du cavalier pointa à son tour. Elle passa entre les lèvres lubrifiées de l'écuyère et frôla le gland de David. Il ne put contenir le râle qu'il avait confiné au plus profond de lui. Les va-et-vient incessants entre les deux intimités étaient jouissifs. L'un et l'autre pouvaient ressentir le plaisir de chacun. Anastasia, quant à elle, avait décidé de leur offrir des baisers fougueux. Elle voyageait de bouche en bouche. Telle une abeille elle butinait avec délectation le nectar. Elle en profita pour saisir les mains de David et les déposa sur les poitrine de Caroline. Elle se servait de ses doigts malaxer à quatre mains le galbe de la poitrine de la blondinette.
Tout s'accélérait, les émotions envahissaient chaque protagoniste. Tous les sens étaient bousculés. Les filles échangèrent leur place. Julia prit les initiatives, en bonne capitaine. Elle vint s'empaler d'un coup sur le sexe. Lentement elle ondula. David tout d'abord surpris, se sentit plus à l'aise, toutes ses barrières cédèrent à l'assaut. Calé au chaud dans l'antre de sa partenaire, il l'a laissé prendre les rennes de la partie. Anastasia à quatre pattes, saisit fermement Julia par les hanches et lécha avidement la rondelle dissimulait dans la commissure de ses fesses. Caroline embrassait à son tour les deux amants. Les trois langues se mêlaient et s'enmelaient.
La tension montaient, les gémissements étaient plus intenses. On aurait pu penser à un entrelacs sans nom et pourtant chaque rôle était distribué avec une intelligence érotique des plus agréables. Qui avait écrit le scénario ? Qui était la grande réalisatrice de ces jeux sensuels ? Qui aurait l'oscar du premier rôle ? Mais les rôles secondaires en étaient-ils ? David était l'acteur principal d'un script imaginé à six mains. Il se découvrait être la muse d'un accord féminin. Dans leurs mains, elles sculptaient un chef-d'oeuvre charnelle, une symphonie fantastique. Pas besoin de la cavalerie pour sauver le prisonnier. Il était le centre de leurs intérêts et il aimait ça au plus au point.
Elles finirent par emmené David sur la couche, elles n'étaient pas farouche ses amies, elles étaient de divines coquines. Tour à tour il eut le plaisir de pénétrer leur caverne humide et chaleureuse. Chacunes flattèrent ses contours, le massant de la voûte plantaire au sommet de son crâne. Elles déployèrent moultes caresses pour cajoler son coeur. Caroline flatta son anus en introduisant un doigt puis un second sans le brusquer. Cette découverte le transporta dans un univers inconnu. Julia joua avec son sexe à tel point qu'il libera sa semence une première fois. Anastasia l'embrassa comme on ne l'avait encore jamais fait.
À son tour, il eut aussi l'occasion fabuleuse de pénétrer chacune de leur intimité, déployant sa langue sur chaque morceau de peau qu'il trouvait sur son chemin. Il découvrit avec grâce leur belle féminité et les flatta autant qu'elles avaient pu le faire. Tous étaient à l'écoute des demandes et s'évertuaient à ne négliger personne. Chaque geste était pur moment de bonheur pour celui qui le donnait que pour celui qui le recevait. En cette nuit, ils étaient un tout et tous n'étaient qu'un dans cet accord fusionnel. Ils voyageaient de l'un à l'autre, rompant les amarres sur cette océan de volupté. Ils apprirent la plus belle des leçons dans ce cours de littérature érotique. La leçon fut belle et ils devraient au plus vite retourner à la pratique.
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