Belle étoffe
- Allez Camille, bouge tes fesses, je t'attends.
- Tu plaisantes, je suis prêt depuis un moment, dit-il en fermant la porte de la chambre.
Aline attendait aux pieds de l'escalier en colimaçon. Elle était élégante dans sa robe de velours rouge. Le tissu épousait ses courbes généreuses. À son cou, un collier de pierres précieuses se perdait dans sa poitrine voluptueuse. Ses ongles délicats étaient vernis d'un rouge carmin, ils pianotaient sur la rampe en bois un refrain qu'elle fredonnait du bout des lèvres. Elle s'impatientait, son cavalier s'appelait "désiré".
Le couple était attendu dans moins d'une heure au palais de Jade pour une soirée organisée par le roi de cette contrée sauvage. L'invitation avait été livrée dans la journée par diligence. Le messager après une courbette gracieuse s'était évaporé sans attendre de réponse. Après lecture du contenu, ils s'étaient trouvés fort embêtés, tenue de soirée exigée.
Aline et Camille parcoururent les échoppes de la cité à la recherche de ce qui pourrait convenir pour une telle réception. Une seule chose était précisée : en rouge et noir. Main dans la main, ils s'étaient baladé dans les ruelles, en quête d'une pépite. Subjuguée par la vitrine d'une boutique, la jeune femme s'était précipité à l'intérieur. Sur les cintres, les robes étaient toutes fabuleuses. Elle avait dévoré des yeux les tissus soyeux étalés sur les étagères. Son regard s'était arrêté sur celui qui serait sien. Camille avait validé d'un sourire coquin, imaginant sans mal le corps de sa princesse enveloppée dans un si bel écrin. La couturière avait suggéré au jeune homme d'effleurer l'echantillon et de fermer les yeux.
À son contact, un frisson le parcourure. La sensation fut étrange. Ses doigts avaient paressé sur des formes qui lui étaient familières. Quand il avait ouvert les yeux, Camille n'en était pas rêvenu, ses mains avaient voyagé sur le galbe des fesses de sa bien aimée. Par quel tour de passe-passe avait-elle pu vêtir cette toilette? Le tissu plié venait de se tatouer sur le corps de celle qui le faisait vibrer encore et encore. Il était sous le charme, Aline rayonnait. Il n'y avait point de fée, point de citrouille, ni de souris, juste une veille dame avec un sourire discret.
Il interogea du regard sa compagne, qui en retour lui offrit un baiser. Il ne posa aucune question, le mystère restait entier. Ce pays, aux charmes envoûtants, réveillait tous ses sens. À nouveau, la couturière demanda à Camille de fermer ses paupières, il s'exécuta. Aline caressa le dos de sa main avec son pouce pour le rassurer. Puis sa paume remonta le long de son bras avant de se perdre dans son cou et lentement son index se posa sur ses lèvres. Il l'enveloppa de sa bouche.
Le temps s'arrêta.
La boutique s'évapora,
Le décor se métamorphosa.
Dans un coin de la pièce
Un lit à baldaquin se dressa
Aline lentement s'approcha
Et son homme embrassa.
Camille n'en revenait toujours pas
Le tissu était plié dans ses bras
Aline, elle, vêtue d'un simple tanga.
Découvrir sa merveilleuse déesse
Et parcourir son corps delicat
Éveilla tous ses sens avec joie
Ses mains sur ses seins, il posa.
Le pouce avec le téton s'acoquina
L'index joueur, à la fête s'invita
Et avec douceur le bout titilla.
Cette initiative le mit en liesse.
Ses doigts ne s'arrêtèrent pas là
Ils se faufilèrent plus bas
Un premier râle, Aline échappa.
Son corps ondulait sur les draps
La langue de Camille s'égara
Sur son clitoris qu'il lécha.
Élégante praline découvrait l'ivresse
D'être savourer juste comme ça
Un bien délicieux encas.
Sous les assauts plein de sensualité
Aline sentait tout son être vibrer.
Dans sa bouche, son bonbon fondait
Camille désirait combler sa princesse.
Il redoubla les attentions qu'il prodiguait
Ses gestes peu à peu s'empressaient
Un moment de lâcher prise lui offrait.
La langue se fit aventurière et coquine
Au bord de l'explosion de cyprine
Une éruption d'émotions pour Aline
Qui appréciait cette charnelle caresse.
Entre ses mains, elle se faisait féline
Ronronnait à ses papouilles taquines
Plaisir d'une mise en bouche divine.
Chaque étreinte était exceptionnelle
Contact doux et terriblement sensuel
Embrasant sa tendre prunelle.
Aline ne put résister à cette promesse.
Orgasme se diffusa en onde torrentielle
Ruisselant d'un désir fusionnel.
D'un coup, le sol trembla. Nos deux amants se réveillèrent, enlacés, fourbus et heureux dans la chambre du palais de Jade. La robe rouge sur un cintre étais posée. Sur la chaise, un costume noir ébène gisait. Camille regarda Aline. Avaient-ils participé à la soirée où ils étaient invités ? Avaient-ils fait un rêve commun ? Une femme frappa à la porte, dans ses mains un tissu rouge grenat.
- Il est temps de vous préparer, le roi vous attend. Mais avant fermer les yeux et effleurer cette étoffe.
Belle et douce nuit à tous et laissez vos rêves voyager dans des contrées emplies de sensualité.
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