Le capitaine et Cassiopée
Sur le quai, les paquets entassés, attendent l’heure du départ. Les matelots vaquent à leurs occupations, impatients de lever les voiles. Dans quelques heures, le premier bateau de la flotte partira pour la route de la soie. Nerveux, le capitaine scrute l’horizon. Le ciel se mêle avec sa plus charmante de ses partenaires, la mer. Fougueuse, tumultueuse, sauvageonne, chacune de ses ondulations procurent moultes émotions. Combien de fois a-t-il rêvé qu’elle prenne les formes d’une femme sensuelle ? Encore ce matin, il ne quitte pas du regard les vagues, savoure la fluidité de leurs mouvements, une danse charnelle avec les éléments. Les embruns viennent caresser sa joue, chatouille sa barbe naissante. Sur son ponton, il songe à cette nouvelle aventure et au plaisir qu’elle procure. Avec le temps, il a appris à dompter l'océan, ses caprices et ses tourments. Apprécié de son équipage, l’homme a gagné ses galons avec force et courage lors du dernier voyage.
Après les ultimes vérifications d’usage, il est l’heure de larguer les amarres. L’embarcadère est bondé, les villageois se sont amassés pour observer le cortège sortir du port. Des hourras encouragent les mousses qui sur le pont se trémoussent. Tous connaissent sur le bout des doigts les manœuvres à réaliser pour prendre le large en toute sécurité. Le capitaine, tel un chef d’orchestre, mène son monde à la baguette. Il y a beaucoup de respect entre tous les membres d’équipage. La traversée peut débuter, un dernier coup d'œil vers la terre qui les accueillera à bras ouvert à leur retour. Le vent du nord gonfle les voiles, la flotte glisse sur l'océan prête à défier les épreuves qui se dresseront sur son passage.
Après un long mois à affronter les déferlantes, l’escale sur les îles du Soleil Levant sera la bienvenue. L’apanage d’un grand capitaine est de connaître les forces et les faiblesses de chacun de ses hommes qui l’ont suivi sans la moindre hésitation. Pour appréhender au mieux la pénibilité d’une odyssée, les moments de détente sont indispensables. Sur cet ilôt de plaisir, tous trouveront à sustenter leur envie. La belle Cassiopée, impératrice des lieux, ouvre aux marins les portes d’un autre monde. La charmante hôtesse sait accueillir au mieux ses invités de passage. Entourée de ses naïades, elles organisent des soirées mémorables pour permettre d’oublier les tracas d’une si grande expédition. Derrière les tentures de son palais se dissimulent un univers de sensualité.
Cassiopée espère que cette nuit, sous les étoiles filantes, enfin, elle captura dans ses filets l’élégant capitaine. À chacun de ses passages, le gentilhomme, reclu dans sa cabine, n’accepte aucune compagnie. Quel dommage de le laisser à sa solitude, songe-t-elle. Même si d’un commun accord, ils ont conclu un pacte pour que chacun soit libre de se laisser tenter ou pas. Rompre la règle, elle ne peut s’y contraindre. Dans le regard bleu océan du matelot, elle veut se noyer. Dans ses bras, elle veut se perdre. Goûter à ses lèvres, juste pour s'enivrer. En attendant de rendre visite à cet apollon, la sublime leader de cette équipe d'étoiles de mer se rend dans le salon où la fête bat son plein. Les buffets, plus tentant les uns que les autres, proposent un éventail de douceurs pour les plus gourmands. Comme il est agréable de se repaître de victuailles fraîches, de s’abreuver d’élixir à la robe soyeuse et de croquer dans le fruit du dragon.
Dans une des alcôves, sur un canapé capitonné de soie, Astraea a choisi le barreur pour son plus grand bonheur. À califourchon, elle s’empale sur le mât de son amant. Le marin s’empare du bout de ses seins, pour ne pas perdre le nord dans ce corps à corps, où la vague déferlante le saisit. À deux pas de la, Vega brille d’ingéniosité pour attirer les faveurs du mousse. Dans sa robe bleu nuit, elle virevolte autour de l’adonis aux prunelles ambrées et l’enveloppe d’un halo de douceur. Leurs lèvres fusionnent dans la chaleur du boudoir. Les flammes dansent sur leur peau perlée. D’un seul battement de cil, elle emporte le petit brun dans un monde de volupté. Lyra dans son atelier accueille le cartographe pour esquisser à deux sur la toile, leur plus belle œuvre. Avec délicatesse, ils se découvrent du bout des doigts. Les artistes esquissent les courbes de leur partenaire, tracent le lien invisible entre les grains de beauté. De cette union, ils tissent une nouvelle constellation.
Stella et Star mettent le grappin sur les jumeaux. Un jeu coquin débute. Le quatuor se réfugie dans le patio pour un cache-cache dans les bosquets luxuriants. Les jeunes matelots, les yeux bandés, tâtonnent à la recherche du moindre détail. Lentement, les topman défont les lacets des corsets de leur mignonne, en expert. Ils s'enivrent de leur parfum de rose. Les gabiers savourent du bout des lèvres leur cou. Estrella, plus discrète, attend la venue de son prétendant. La promise, assise devant sa coiffeuse, brosse ses longues boucles brunes. Dans le miroir, elle aperçoit la silhouette élancée du bosco. Il l’observe avec respect, attendant d’être invité à la rejoindre. Lever l’ancre semble être chose bien plus aisée que celle de courtiser une si belle femme. À pas feutrés, il avance et s’élance pour entourer de ses bras puissants le corps de l’élégante coquette. Surprise par cette fougue naissante, elle ne peut résister à cette explosion de plaisir et s’abandonne avec émotion, offrant à cet homme des flots de désirs. Nova, la petite dernière, de son sourire mutin sait y faire. Dans son regard de feu, l’envie enflamme le plus curieux. le premier brin. Il s’approche à pas de loup, pour faire languir sa cavalière. Elle ne s’en laisse pas compter et prend l’initiative. Avec audace, la môme enlace le second du capitaine et s’empare de sa bouche, peu farouche. Emportée par son élan, elle le fait choir à terre, fusionnant dans un univers charnel.
De la plage, Cassiopée observe le voilier. Une seule cabine, éclairée à cette heure, attire son regard. Pieds nus, elle joue avec les grains de sable. Vêtue de sa belle robe opaline aux dentelles fines, la charmante impératrice prend place dans la pagode. La lune trace sa route, guide ses pas. Même si elle redoute un refus, elle ne peut se résoudre à le laisser partir sans avoir pu lui avouer ce qu’elle ressentait. Les vaguelettes accompagnent sa traversée silencieuse. Une fois sur le ponton, son pouls s’emballe. Des frissons glissent le long de son dos. Aucun homme n’a su lui procurer autant d’émotions. Le savoir aussi proche et si inaccessible la rend fébrile. Et si il l’a repoussé, pourrait-elle s’en remettre ? Un refus de sa part rendrait confus tous ses espoirs. Pourrait-il être fidèle à une autre belle ? Pourtant aucun signe ne laissait penser qu’il avait une promise qui se languit dans un port. Aurait-il été blessé par une rupture ? Souffrirait-il du mal d’amour ? Alors dans ce cas-là, Cassiopée est prête à ranimer la flamme. Perdue dans ses pensées, elle avance jusqu’à son antre. La main en suspens dans l'air, elle patiente.
Derrière la porte, le capitaine, installé dans son fauteuil, lit. Un parfum de chèvrefeuille attire son attention. La fragrance éveille ses sens, comme s’il prenait conscience que la belle fougueuse dont il rêvait depuis mille et une nuits, se métamorphose à cette heure. La lumière caresse ses courbes au travers de sa robe, la vision est magique. Il ne peut quitter des yeux cette étoile scintillante dans son univers. Il n’a jamais connu d’autre compagnie que celle de la mer. La jolie brune ondule dans la pièce suivant le mouvement de l’océan. Avec grâce, elle prend place sur ses genoux et s’accroche à son cou. Son souffle, tel un alysé dans l'hémisphère sud, le couvre d’un plaisir intense, annonce d’un été sec et torride.
Cassiopée dépose ses lèvres fraîches sur la peau brûlante de son amant et commence son effeuillage. Un à un, elle défait les entrelacs de son corsage devant le visage de son compagnon. Les joues du capitaine s’empourprent à la vue de sa poitrine offerte à sa bouche. Ses lèvres se déchaînent sur ce petit bout de terre, les enrobent avec gourmandise. La jolie laisse échapper un soupir, emportée par le flux du désir. Au tour du marin de révéler une parcelle de son corps, lentement il déboutonne sa chemise. Emporté par le courant de ses envies, les mains de la belle se pose sur son torse vibrant à chacune de ses caresses. Ancrés dans les yeux de sa dulcinée, la brume se lève. Devant sa beauté irréelle, il s’abandonne. Un raz-de-marée l’emporte quand sa langue goûte au rivage caché entre les cuisses de sa promise. Lascive, elle récolte les perles de rosée. Le capitaine s'enivre de cet élixir au doux parfum, en savoure chaque goutte.
L’impératrice frissonne à chaque fois qu’il lape son clitoris avec frénésie, il attise en elle le feu du désir. Son corps frétille, les attentions de son charmant partenaire s'intensifient au rythme des mouvements de l’eau. Le capitaine satisfait le moindre de ses souhaits. À son tour, de prendre les choses en main, pour lui procurer une onde de bien être et délivre son sexe à l’étroit dans ses guettres. Ses doigts effleurent le tissu, cajolent la bosse qui s’esquisse. Les poils s’hérissent à ce contact si tendre sur son appendice qui l'emmène lentement au bord du précipice. Quand leur peau se frôle, ses sens s’affolent, l’officier raffole de ce traitement. Sa hampe se dresse une fois libérée, quémandeuse d’une offrande.
La déesse s’empare du membre de son mousse, première secousse. Sa langue coulisse en harmonie avec le pénis de son élégant. Elle dorlotte ses testicules, du bout de ses ongles titille le plis de l’aine, avec son pouce flatte son périnée sans s’attarder avant de masser son anus. Sa verge durcit au chaud dans sa bouche, choyée par les caresses charnelles de son amante. Avant que la tempête ne se déverse sur sa langue, la coquine se retire. Le capitaine s’empresse de saisir ses hanches pour la retenir, ne voulant pas la laisser s’enfuir. Avec tendresse, il l’enlace, pour ne pas rompre le charme de cette nuit sous les étoiles. Il s’empare de son cou qui mordille comme un fou puis se glisse entre ses cuisses. Dans un élan, leurs êtres fusionnent. Leurs langoureux va-et-vient s'intensifient, leurs assauts fougueux résonnent en écho à la tempête tropicale qui fait rage au dehors. Au chaud dans ses bras, il est prisonnier de son cœur découvrant sa bien aimée, celle qu’il désirait et qui sait le combler en faisant pétiller dans ses yeux des étincelles de bonheur. L’orgasme les unit.
Les étoiles font briller dans cette soirée, une aura des plus agréables. Le temps d’une escale, ils fêtent à nouveau leur retrouvaille et quand il faudra lever les voiles pour poursuivre le voyage, une promesse sera offerte à leurs amantes. Ils n'oublieront jamais leur passage aux îles du Soleil Levant. Pourtant, la lune dans un soupir emporte leur rêve d’une nuit au pays des merveilles. Au petit jour, les songes s'envolent sur les ailes des raies, emportant la clef de leur secret.
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