Baiser brûlant
Est-ce un rêve, est-ce que je vais me réveiller ?
Non attends un peu, reste en moi, ne t’envole pas…
Trop tard, je suis là assise sur mon lit, mes yeux grands ouverts, mon corps est moite et des frissons galopent sur moi.
La fenêtre claque, je l’avais fermée, il me semble. Les rideaux flottent au vent tels deux fantômes, témoins, oui mais de quoi ?
Je suis nue, pourtant quand je me suis assoupie, il y a à peine quelques heures, j’avais cette petite culotte rose que m’avait offerte... Qui déjà ?
J’ai le sentiment étrange, d’avoir perdu quelque chose, la tête non pas encore, elle est bien là.
Bon résumons, je suis dans un état second, tous mes sens sont éveillés, mes seins pointent comme s’ils voulaient me montrer la direction. La fenêtre est ouverte, ce qui n’est pas plus mal, me rappelant à la réalité, parce que maintenant j’ai froid.
Pas le temps de trainer, je dois aller bosser dans ce cabaret que je hais, et qui me rappelle sans cesse que pour atteindre mon rêve, je dois m’abaisser à rester coller à cette barre sous le regard de tous ces inconnus qui ne me connaissent que par mon nom de scène : Baiser brûlant.
Ballotée, à chaque fois j’hésitais
A prendre cette barre à pleine main.
Impassible, dans ce cabaret je bossais
Saut de biche, j’oubliais
Entrechat était vain
Rond de jambe surement demain.
Ballerine, un jour je deviendrais
Révérence, je devais me contenter.
Ultime pirouette pour finir,
Laissant les badauds se divertir.
Arabesque pour m’éclipser
N’oubliant d’offrir un dernier baiser
Tout aussi brûlant que mes pieds.
Une fois seule devant le miroir, je ne me reconnais pas, trop de maquillage qui cache le temps d’une nuit celle que je suis vraiment. Je prends un coton, et efface les dernières traces de cette vie que je mène en secret. Si papa savait ce que je fais ici à Londres pour gagner ma vie, il me déshériterait et maman ,quant à elle, nous a quittés bien trop vite pour je puisse le lui confier.
Une fois rentrée, je me glisse dans mes draps, bien au chaud et je m’endors.
Ballotée par tes caresses répétées,
Ardemment à tes bras je reste accrochée.
Impatiente, je viens mes lèvres déposer,
Sur ce sexe qui n’attend que mes baisers,
Et la chaleur m’envahit peu à peu.
Réchauffant mon cœur au mieux.
Brûlante de désir, je ne peux te résister
Réclamant que tes doigts pianotent
Un air à me damner.
Lapant chaque parcelle de ton intimité
Afin de pouvoir mieux te posséder.
Ne pouvant pas cette barre lâcher,
Tendrement dans ma bouche, elle se laisse aller.
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