Bisous taquins

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Balançant au rythme de la musique,

Il m’enveloppa de ses bras.

Susurre-moi des mots poétiques,

Oh ! Toi mon tendre romantique.

Un bisou dans le cou, tu laissas,

Surtout, ne me quitte pas.

Je pousse la porte avec le pied, décidément personne ne va prendre la peine de la nettoyer. La salle est silencieuse, les premiers clients ne viendront pas avant une heure, juste le temps nécessaire à ma métamorphose. Le petit rat d’opéra qui dort en moi, laissera bientôt la place à une tigresse en cage.

– Eh, ma poupée, viens par-là !

Le patron m’attrape au vol pour me préciser que la salle a été privatisée par un consortium d’avocats. J’acquiesce avec un sourire d’apparat, je suis devenue maitresse en la matière. Je me faufile derrière les rideaux, afin de rejoindre mes collègues. Une fois ma tenue enfilée, je me pare de mon kimono pour aider les serveurs.

– Tu as vu, le boss a embauché un nouveau beau gosse ! me lance Langue de vipère.

Sur ces mots, je regarde en direction du bar pour l’apercevoir. Il est là, préparant les cocktails que nous allons déposer sur chaque table. Elle n’a pas tort, un grand brun dont le polo moule les pectoraux et laisse apparaître deux bras bien musclés. Je m’approche à pas de loup pour pouvoir mieux l’observer. Il se retourne. Ses deux grands yeux verts viennent me happer. Des frissons de plaisir me parcourent le corps. Heureusement, mes vêtements me servent de bouclier.

– Salut, le nouveau, l’apostrophé-je afin d’engager la conversation.

– Nicolas, je viens de commencer, et toi tu es Baiser Brûlant, me répondit-il.

Sa voix est si douce et ses quelques mots me donnent chaud. Pourquoi suis-je attirée par ses lèvres ? Je me sens idiote de les dévorer ainsi du regard. Il me faut vite relancer la conversation.

– Comment t’es-tu retrouvé là ?

Il me raconte qu’il fait des études de sociologie et qu’ayant besoin d’un sujet pour sa thèse, le cabaret lui avait semblé être un terrain de jeu idéal, en même temps qu’une source de revenus non négligeable. Il me sourit à chaque mot qu’il prononce, une fossette craquante au coin des lèvres. Et moi, je ne veux qu’une chose, les goûter.

Le boss se pointe au plus mauvais moment, il me demande de le suivre. Que va-t-il encore me demander ?

Tu seras ce soir, la muse adulée,

Aguicheuse à souhait, toi la sublime.

Qu’ils puissent t’apprécier, toi la divine.

Un baiser brûlant, tu leur enverras.

Insatiablement, tous leurs sens tu exciteras.

Ne me déçois pas, toi ma poupée.

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