Dites 31 ... docteur
Ambre attendait patiemment que William vienne la rejoindre dans le petit nid douillet qu'ils avaient confectionné dans un coin. Le couple avait trouvé des couvertures et des oreillers rangés dans un coffre. Ils avaient construit un tipi où ils s'étaient lovés une fois la partie de gendarmes et voleurs terminée. William s'était montré un tantinet espiègle acceptant volontiers de laisser sa partenaire l'interroger à sa manière. Les souvenirs d'enfance avaient fait place à des jeux d'adultes, les mains attachées avaient décuplé son plaisir. L'excitation était telle qu'il ne put se retenir bien longtemps sous le regard espiègle d'Ambre qui l'avait gentiment sermonné. Le couple s'était blotti dans les bras l'un de l'autre. Leur respiration apaisée, le regard plongeant dans celui de son partenaire pour ne le quitter qu'une fois les paupières closes.
Quand Ambre se réveilla, les draps étaient froids, elle ne perçut aucun bruit dans le conteneur, tout à coup elle paniqua. Où était passé William ? Pourquoi serait-il sorti ? Elle se leva, regarda autour d'elle et découvrit une boîte ouverte et à nouveau ne put se retenir de lire le billet : "le docteur William avait une urgence, il ne saurait tarder... Veuillez patienter". Elle sourit, un nouveau jeu venait de débuter.
Dans une seconde boîte, elle découvrit une blouse blanche qu'elle enfila. Elle était toute simple et seulement fermée d'un bouton dans le dos. L'air qui s'engouffrait entre le tissu et sa peau la fit frissonner. Cette brise était agréable, un petit vent léger soulevait les pans de sa tunique dévoilant la chute de ses reins. Un paravent avait été déposé dans le coin opposé de la tente. Le plus étrange, cette cloison éphémère n'était pas là, il y a encore vingt minutes. Elle s'aventura derrière et n'en crut pas ses yeux. William était assis, les mains posées sur un bureau, le nez rivé sur des fiches avec un air très sérieux.
Quand elle l'aperçut dans sa tenue de médecin, elle tomba sous le charme instantanément. Ambre avançait à pas de loup, espérant le surprendre. L'effet escompté par la belle brune fut de courte durée, il lui dit :
- Madame, veuillez prendre place, je vous attendais.
- Où souhaitez-vous que je m'installe ?
- Sur cette chaise pour commencer. Puis ensuite, je vous ausculterai.
Elle s'assit, ses fesses en contact avec le bois lui procurèrent une sensation délicieuse. Le froid contrastait avec la chaleur qui remontait le long de ses cuisses. Elle n'espérait qu'une chose. Que les examens débutent. Sentir les mains de son docteur personnel venir tâter les moindres recoins de son être.
William la scrutait, sa patiente avait un charme indéniable dans cette tenue affriolante à souhait. Comment allait-il pouvoir résister plus longtemps ? Il se réprima et reprit le jeu avec tout le sérieux qu'imposait la scène. Il commença donc par lui poser les questions d'usages, celles que l'on demande pour remplir les paperasses interminables. Il voyait sa douce trépigner, il l'a connaissait. Il finit par poser son stylo avec lequel il jouait, plus qu'il n'écrivait. Ses doigts s'amusaient à le faire tournoyer avec dextérité. Ambre imaginait les mêmes mouvements sur n'importe quelle partie de son corps.
- Veuillez me suivre, nous allons passer à côté. Installez-vous sur la table d'examens, dit-il avec conviction.
- Après vous, s'empressa-t-elle d'ajouter pour qu'il ne puisse pas profiter de son anatomie que la blouse révélait trop aisément.
William accepta, frustré mais sans pour autant se démonter. Après tout, il se devait d'être patient, les préliminaires s'avéraient essentiels pour que le désir se diffuse progressivement.
Elle s'installa sur le fauteuil en cuir sur lequel était déposé un voile de feutrine pour que le corps ne colle pas au tissu. Ses mains sur son ventre, elle attendait la suite des opérations. Le jeune médecin en herbe commença par ausculter les zones visibles que la blouse laissait libre. Il posa ses mains glacées sur les pieds de la brunette qu'il massa légèrement avant de caresser délicatement les chevilles. Il vit des frissons courir sur ses jambes et remonter sous la robe de coton qui composait la tenue. Il les imaginait déjà se perdre dans sa toison.
Ambre craqua et émit un léger râle de plaisir à ce simple contact. Elle ferma les yeux pour se laisser envahir de cette agréable sensation. Ne surtout pas précipiter les évènements, juste se laisser porter. Le docteur lui demanda de s'assoir au bord de la table pour écouter les battements de son cœur qui accéléraient la cadence à chaque contact de l'objet qui glissait sur son dos. Le stéthoscope accroché au tour du cou donnait beaucoup de style à l'homme qui partageait sa vie. Ses jambes se balançait en métronome, rythmant la tension qui grandissait.
William se tenait devant elle, il ne la quittait pas du regard, ses prunelles étaient des petites lumières dont elle ne pouvait se décrocher. Son attention figée sur sa bouche qui lui demandait d'ouvrir la sienne pour vérifier l'état de santé de sa gorge. Quand il déposa la languette de bois sur sa langue, elle lâcha un ahhh de plaisir. Elle s'empara de ses lèvres pour venir se servir et enlaça les siennes. Le bilan de santé pouvait commencer.
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