Plus de temps à perdre, ses potes lui avaient promis un anniversaire haut en couleur. Pas question qu'il se défile, David se mettrait aux premières loges. Le spectacle serait à la hauteur de ses rêves, enfin ses meilleurs amis espéraient qu'il apprécierait. Ils avaient tout prévu dans le moindre détail. Le rendez-vous était pris. Ils passèrent le récupérer à la sortie de son boulot, direction le salon de massage. Mais pas n'importe lequel : Aux mains divines. Bien-sûr, pour que la surprise soit totale, il devait avoir les yeux bandés, ses sens seraient bien plus éveillés.

La clochette tinta, un son mélodieux annonça leur arrivée. David fut pris en charge par deux belles femmes mais ça, il ne le voyait pas. La fraîcheur de leurs doigts sur son bras le fit frissonner. Leur parfum délicat embaumait l'espace et son nez. Il ne savait pas ce qu'il devait en penser mais souhaitait que l'expérience soit des plus agréables. Lentement, plusieurs mains le déshabillèrent sans qu'il n'ait rien eu à faire. Il se sentait impuissant et appréciait de plus en plus l'instant. Pour l'heure, le textile qui dissimulait son émoi n'était plus qu'un leurre. Le boxer échoua à ses pieds. D'un réflexe, il posa ses mains sur son sexe libéré.

À la merci de son fantasme, il souriait béat. Les caresses légères sur son dos étaient somptueuses, des friselis couraient le long de sa colonne. Il essayait de se concentrer pour déterminer s'il s'agissait toujours de doigts. Il songea à des plumes ou à des voiles de soie. Son plaisir décupla. Il ressentit des picotements dans le bas de son ventre, tout excité de découvrir la suite des évènements. Cette fois, sa main enserrait sa verge tendue. Il avait de plus en plus chaud, ses joues rougissaient. David avait perdu ses repères, tant de sensations parcouraient son corps. Combien de personnes l'entouraient ? songea-t-il. La musique d'ambiance accompagnait harmonieusement leurs premiers gestes. Il était au cœur des attentions et affectionnait de plus en plus. Le temps dans cette bulle venait de s'arrêter, une parenthèse d'érotisme s'ouvrait et hors de question de s'inquiéter. Juste lâcher prise et se laisser porter par ce flot de désirs.

Une main saisit la sienne encore posée sur sa hampe et l'entoura d'un ruban de soie pour l'attacher. Après l'avoir privé de la vue, on l'empêchait d'être maître de ses mouvements. Il était devenu prisonnier de ses propres envies. La deuxième encore laissée libre, s'empressa de se coller à son appendice qui oscillait. Ce fut de courte durée, sa deuxième main fut à son tour liée à la première. Il était captif et ça l'excitait. Il ne serait pas le maître du jeu, il devenait le pion qu'on déplaçait au gré des pulsions. Le roi de l'échiquier était coincé entre une reine et/ou un cavalier prêt à le gober. Il serait à tous les coups échec et mat. Ça le contentait. Le rôle du fou lui convenait tout autant, fou d'avoir accepté le défi de ses amis aveuglément. Son pénis jouait fiérement la Tour dressée. Il n'était pas un second rôle, il allait devenir une starlette dans des mains expertes.

Après toutes ses papouilles distribuées sur chaque parcelle de sa peau, une nouvelle onde se déposa. Une odeur divine de chocolat chaud se répandit et pas seulement dans ses narines. On enduisait son corps d’une crème onctueuse. L’impression se confirma aussitôt quand un doigt dessina le contour de ses lèvres généreuses. Instinctivement sa langue vint à sa rencontre et se délecta, savourant ce mets sucré. Son torse en avait été recouvert. Il sentait deux langues suçer le bout de ses tétons et se gaver de ce bonbon délicieux nappé d’un nectar merveilleux. Les léchouilles se poursuivirent avec fureur. Il était devenu une coupe de mousse au chocolat que l’on dégustait avec ferveur. Les bouches paressaient et dévoraient sans se lasser. Tout son être gémissait à chaque coup de langue abandonné sur le bas de son ventre. Il sentait qu’elles s’approchaient de l’objet de leur désir. Il voulait les supplier de poursuivre leur route et seul un râle s’échappa de sa gorge. Pourtant, sa sucette voulait devenir un bâton de gourmandise sur leur palais.

Plus besoin de déballer quoique ce soit, le paquet était à ciel ouvert. Son corps était devenu une toile où les artistes s’amusaient. De petites fées virevoltaient sur son être. Chacune des privations l’emplissait de bien-être. Il ne savait pas laquelle il préférait. Le bandeau l’empêchait de percevoir qui était derrière tout ça. Ce bout de tissu opaque procurait moultes sensations fabuleuses. L’arracher serait impossible, ses mains étaient attachées. Les liens lui refusaient l’accès aux corps qu’il pouvait seulement imaginer au travers de ses capteurs tactiles. Il adorait cet abandon. David ne comprenait pas pourquoi. Mais pour la première fois depuis fort longtemps il se sentait revivre. Il vibrait sous ces touches de sensualité disséminées sur ses chairs avec volupté.

Ô toi, objet incongru de nos désirs ! était-il un cadeau dans des mains inconnues ? songea-t-il. C’était son anniversaire et il était devenu le présent partagé, convoitise absolue. Quand enfin les lèvres atteignirent leur but, David perdit pied. Sentir son sexe être au cœur du débat l’emballa au point qu’il ouvrit tout ses chakras. Était-ce là une nouvelle forme du Kâma-Sûtra ? Il n’en revenait pas d’être l’objet de toutes les attentions. Sa verge se métamorphosa en un recueil passionnant où les langues poursuivirent sans hésitation leur lecture et effeuillèrent les pages une à une impatiente de connaître la suite de l’aventure.

Ô quelle merveilleuse ivresse de se sentir désiré

Toi, qui ne peux à mes mains ainsi résister

Objet de mes désirs laisse moi t’emporter

Incongru cette surprise ainsi emballer

De rêves en fantasmes attrapés

Mes écrits errent avec volupté

Désirs de vous les partager !

Attrape rêve

** Défi 5 **

" Ô toi, objet incongru de mes désirs ! "

Vous l'aurez peut-être compris, je vous demande d'écrire un moment intime axé sur le fétichisme !

Soyez créatif et original, la liste des paraphilies est longue et non exhaustive ! Racontez nous les déboirs d'un scribéens narratophile, les déconvenus d'un pauvre chremastistophile, les délires d'un knismolagne, les problèmes d'un vorarephile vegan...