Tout meurt un jour
Cher esprit que vit dans un corps de mots,
J'aimerais te libérer de tes chaines qui t'attachent au monde des mortels. J'aimerais ronger les marques de ton existence. Ne m'en veux pas si je te balance dans un volcan en espérant me débarasser enfin de cette carcasse qui est la mienne.
Ciel noir
Iris rouges
Neuf cercles
Tournent dans ma tête
Le volume qui frole le maximum, déchirons-nous les tympans pour ne plus entendre ces voix qui nous dictent de nous taire, qui nous dictent d'être normales, qui nous dictent de travailler comme de bons moutons. Je ne veux pas être comme eux, tu le sais trop bien. Je préfère m'ouvrir chaque veine avant de m'endormir d'un sommeil funèbre plutôt que de leur servir le fruit de leur désir.
Je ne veux plus les écouter, je ne veux plus les entendre, je ne veux plus qu'ils brisent le silence dans lequel je m'emmure. Dès que je pèse sur une touche de mon clavier en espérant continuer une oeuvre, ils sortent du tréfonds de ma maison pour me poser mille questions inutiles. Fais-les taire, mes oreilles se tordent dès qu'ils respirent, dès qu'ils font le moindre bruit.
Isole-moi
Dans une cage
Emprisonne-moi
Je veux juste écrire avant que mon temps ne soit écouler, mais la vie m'arrache chaque temps libre pour les donner en pâture à ces dévoreurs d'artistes, à ces tueurs de créateurs... Non... TU dois les achever pour me sauver, pour sauver ma sanité. Ne les laisse pas s'approcher quand je tape quelques lignes. Mon sang doit être remplacer par des mots et si je ne me presse pas, mes poignets se videront de ce liquide de vie.
Le temps presse, je suis à moitié morte sur mon bureau à baver les dernières gouttes d'eau qu'il reste dans mon corps sur mon clavier. Une de plus m'aiderait peut-être à mettre fin à mes jours. Certains disent que mourir électrocuté est une des pires façons de mettre fin à ses jours et je suis prête à prendre ce risque.
Moi, viens me sauver de moi-même.
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