Reyna retint son père par le bras :

- Arrête papa ! On n’est pas obligé d’en arriver là !

- Recule Reyna, lui dit son père en la repoussant. Et observe comment se bat un véritable épéiste !

Jonas leva à son tour son sabre, puis observa la lame de celui de son adversaire. Il portait une lame à dents-de-scies, semblable à une scie, bien qu’elle eût la finesse d’une épée.

- Très beau sabre, en tout cas ! Le complimenta Jonas. Il sera parfait dans ma collection !

Le combat s’engagea. Les coups fusèrent de toutes parts, tous furent subjugués devant les fracas assourdissant que provoquaient l’entrechoquement des deux lames. CLANG ! Les deux hommes se faisaient face tandis que la lame de Jonas était bloquée dans celle en dents-de-scies de l’individu.

- Tu m’as l’air de savoir manier le sabre, admit Jonas. Quel est ton nom ?

- Venant de vous c’est un grand honneur. Et mon nom, c’est Géckal !

- Bien, dit Jonas avec un petit rictus en coin. Il me fallait ton nom pour pouvoir le graver sur ta tombe !

Aussitôt, Jonas débloqua son sabre des dents-de-scies de Géckal et d’un coup vif, lacéra son bras. Surpris par l’attaque, Géckal mit un genou à terre. Cependant sa réaction fût d’en rire.

- On ne m’as donc pas menti sur votre talent d’épéiste…

Géckal se releva en s’appuyant sur sa cuisse et repris sa garde.

- Tu ne veux pas abandonner ? S’étonna Jonas.

- Tant que j’arrive encore à tenir mon sabre en main, le combat n’est pas terminé. C’est l’un des fondements même d’un épéiste !

Géckal fonça aussitôt sur son adversaire puis un coup soudain, mais Jonas l’esquiva en se penchant en arrière. Tout le monde avait vu… Il pensait l’avoir esquivé mais une petite entaille apparue sur sa paumette. Après quoi, Jonas recula d’un bond pour garder la de la distance.

- Tu me surprends… Je n’ai même pas vu venir le coup. Je pensais pourtant l’avoir esquivé.

L’incompréhension se faisait ressentir dans sa voix. Ce qui amusait d’ailleurs Géckal.

- C’est précisément le but de mon sabre que l’on surnomme « La Dragonne », dû a la forme particulière de sa lame. Même quand tu crois l’avoir évitée, les dents de la lame peuvent toujours t’atteindre. Savais-tu que ce sabre pouvait même trancher une écaille de dragon ?

- Non, répondit Jonas, toujours un sourire en coin. Mais toi tu es bien naïf de me dévoiler toutes les particularités de ton sabre. Tu t’en mordras les doigts.

- Ce n’est pas connaître le point fort de La Dragonne qui t’aideras à mieux éviter ses attaques, s’esclaffa Géckal en riant.

- C’est ce qu’on va voir ! S’écria Jonas qui commençait sérieusement à perdre patience.

Il s’élança sur Géckal en essayant de le couvrir de coups tous plus rapide les uns que les autres espérant que dans le tas, l’un d’eux parviendrai à atteindre sa cible. Mais Géckal parvenait à tous les contrer et y répondait. Soudain l’atmosphère s’était soudainement inversée. C’était à présent Jonas qui semblait en difficulté devant son adversaire. Reyna le remarqua tout de suite car il n’avait plus son air supérieur comme d’habitude. Ses coups de sabres devenaient téléphonés sous le coup de la panique. Une chose était sûre, le combat ne se terminerait pas avant mort d’homme. Reyna pris alors qu’il y avait peut-être une chance pour que son père en soit la victime. Les larmes se mirent aussitôt à couler le long de son visage, déformé par la crainte. Elle trouvait certes son père prétentieux, cruel et cynique, mais il restait tout de même son paternel. Et puis, que dirait sa mère ? Elle aussi l’aimait malgré toute leur dispute.

- Papaaa ! S’écria Reyna les larmes ruisselantes