Évidemment, ça ne saurait durer : la montagne se met à dégobiller. Les commerçants remballent leurs kiosques en râlant que la mana aurait pu prévenir, que ça ne se fait pas de débarquer sans avertir, tout ça, tout ça.

Face aux coulées de lave et aux pluies de rochers, Milo se réfugie sous des remparts en cocotier. Il se doute que le bois doit brûler, mais enfin puisque tout le monde s’y rend…

Plus au fond de cette forêt fortifiée, une clairière les accueille, lui et son margouillat, lequel tremble de peur. Des habitants venus se blottir pointent du doigt les titanesques tikis de pierre étendus çà et là, puis ramènent leur index sur leur bouche en coiffant un bonnet de douche : silence, donc.

Notre excursionniste inter-dimensionnel s’avance sur la pointe des pieds, veillant à ne surtout pas réveiller les géants en train de pioncer. Peine perdue : une détonation les tire de leur torpeur, et notre preux explorateur s’enfuit courageusement. Il repère une bicoque cabossée dont la porte d’entrée pourrait – qui sait ? – l’extirper de cette réalité un brin embrasée.

Le voilà arrivé dans un jardin d’enfants. La main sur l’épaule, il chiale : Margot Ouija dit « Nougat », le margouillat, ne l’a pas suivi à travers l’espace, le temps, les dimensions, et les plis entre les trois.