Chapitre 12
— Harmonisa, tu as vu nos appartements sont comme nos maisons ; les pièces sont identiques, mais en plus petites, sauf sans la cour à ciel et le jardin.
— Personnellement, je préférais ma villa.
Les nephilims prirent toute la journée pour se reposer.
Le lendemain, ils sortirent en bas de l'immeuble pour acheter de quoi se nourrir. Puis le surlendemain, Harmonia et les siens s'aventurèrent dans la ville afin de connaître les lieux plus en profondeurs et s'informer auprès des habitants.
Ils devaient faire attention où ils mettaient les pieds et pour s'infiltrer au mieux, les anges avaient à présent des stratères gaulois, ainsi ayant moins d'argent qu'avant mangeaient le plus souvent la bouillie : un mélange de fruits, de légumes et de céréales.
Mais ils découvrirent aussi, les spécialités gauloises :
— Qu'est-ce c'est que cette odeur ? Dit Émile.
— Messieurs mesdames, souhaitez-vous goûter à ma charcuterie ? Fumer ou en salaisons au choix, proposa Celtis. Vous avez du pâté à tartiner sur une miche de pain ou des saucisses.
Ils choisirent tous de déguster et finalement leurs papilles avaient été ravies.
L'armée ailée fut surprise de leur visite chez Prinilos, le poissonnier et autres commerçants : du cerf, du chevreuil, du castor, de la grue, des huitres, des moules, du poisson et une rareté extravagante : le sanglier.
Dans une taverne, ils goûtèrent à la bière gauloise qui fut fameuse ainsi qu'à leur vin majestueux.
En fin de compte, les Parisii les acceptèrent et les nephilims prirent la décision de commander chez les tisserands des tenues gauloises en laine de mouton.
Un des soldats de la jeune femme, prénommé Rodriguël se planta devant elle et lui exprime :
— Tu as vu comme je suis beau avec mes carreaux de couleurs vives ?
— Si tu le dis, moi, je vais plutôt continuer à m'habiller en Romaine ou en Grecque, je trouve ses toilettes plus élégantes.
— Pff, tant pis pour toi, tu ne sais pas ce que tu rates.
Les hommes tout fiers de leur nouvelle fringante se promenèrent jusqu'au port de l'île de la Cité pour prendre un petit bol d'air marin.
Bien entendu les soldats romains surveillaient leurs faits et gestes, quand ils n'étaient pas occupés ailleurs.
Les nephilims avaient repéré une garnison de cavaliers auxiliaires cantonnés au sommet d'une montagne.
— Ils sont peu à garder la ville, mais nous, on est encore moins nombreux qu'eux depuis que les autres sont partis.
— Tu as raison, répondit Axël, on n’aurait aucune chance ou du moins peu de providence de s'en sortir s’ils voulaient nous enfermer.
Quelques mois après, le groupe s'aventura sur la rive gauche du fleuve et alla visiter la cité romaine.
Les rues étaient dangereuses pour se déplacer et l'embouteillage était synonyme de disputes continuelles.
Afin de traverser le pont comme de simple citoyen, ils prirent « La Benna », la carriole à deux chevaux pour six passagers ; Abus, le chauffeur fut obligé de la couvrir pour que les autres se mettent par-dessus.
Puis ils devaient se méfier des gens qui déversaient les eaux usées dans le caniveau, seul moyen de garder leur pantalon presque intact.
Ils frôlèrent les incidents avec les chariots qui transportaient des marchandises et des animaux.
— Attention ! Regardez où vous marchez.
— Et vous où vous roulez.
Le Kision, le Cisium, la Reda, le Karr et la charrette à barrique à vin sont des véhicules tout aussi dangereux.
Par contre, l'inconvénient aussi dans cette cité c'était l'odeur des égouts.
— Pouah, je préfère le parfum de la charcuterie ! Lança Triamial, écœuré.
— Alors, sois sage, si tu ne veux pas que je te jette dedans, blagua Anthelmas.
Tout au long de leur séjour chez les Gaulois prisonniers des Romains depuis leur défaite ; les nephilims profitèrent de tout activité ou lieu agréable à Lutetia : les jeux des osselets, du delta, des latroncules et parfois, ils jouaient à la balle avec les enfants ; les bains (publics) sont le deuxième endroit préféré des anges après les arènes situées en dehors de la ville.
Le théâtre et le forum avec ses soixante-quinze magasins sont les plaisirs d'Harmonia ; dans les thermes de Cluny, la jeune femme et quelques-uns d'entre eux aimaient bien aller au restaurant et à la bibliothèque.
Malheureusement, pour eux, leur nouveau coin de paradis ne pouvait pas le rester plus longtemps.
Vers l'an 275 Ap.J.c, des Barbares appelés « germains » se mirent à attaquer la ville Lutetia. Ses habitants pour sauver leurs vies se retranchèrent sur l'île de la Cité et installèrent un rempart de pierre.
— Harmonia, qu'est-ce qu'on fait, on les aide ? Demanda Yricël.
— Non, nous ne sommes pas assez nombreux, je suis désolée, mais nous devons à nouveau partir. — Ce n'est pas grave, on en a bien profité, déclara Ascapël.
— Parfait, alors préparons notre ballotin et prenons migration avant que les sauvages nous immolent.
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