13. Samedi

Une minute de lecture

Samedi.

Mais ce mot-là, samedi, lui échappait aussi. Comme une ombre furtive, il s’était glissé hors de sa portée. Arthur se sentit brutalement perdu dans un brouillard mental à son réveil, incapable de saisir les pensées qui lui traversaient l'esprit. Plutôt que d'essayer de décrypter, il se tourna vers Mathilde et, sans hésitation,<annotation id="3776943"> il lui dit simplement, avec une simplicité déconcertante :

– On va marcher ?

Elle le regarda, surprise. Arthur n’était pas de ceux qui improvisaient une promenade dès l’aube. Il était un homme de calendrier, de tâches bien définies et de priorités. Chaque minute était soigneusement planifiée, chaque action méticuleusement orchestrée. Mais aujourd’hui, il semblait différent. Il y avait quelque chose de neuf dans son attitude, une ouverture inattendue, fraîche et bienvenue. Ses yeux, d'habitude si sérieux et concentrés, brillaient d'une lueur nouvelle, presque enfantine. Mathilde, intriguée par ce changement, accepta sans poser de questions, prête à suivre ce chemin inconnu qu'il lui proposait.

Ils sortirent de la maison, laissant derrière eux les murs familiers et les habitudes bien ancrées. Arthur marchait d'un pas léger, presque insouciant, il avait soudainement décidé de laisser tomber le poids de ses responsabilités. Mathilde, à ses côtés, observait ce changement avec un mélange de curiosité et de joie. Elle se demandait ce qui avait pu provoquer cette transformation, mais elle préférait savourer l'instant présent sans chercher à tout appréhender.

Leur promenade les mena à travers des rues qu'ils connaissaient bien, mais qu'ils redécouvraient sous un nouvel angle. Les couleurs semblaient plus vives, les sons plus mélodieux. Ils s'arrêtèrent devant une petite boutique de fleurs, et Arthur, sans rien dire, acheta un bouquet de marguerites. Il le tendit à Mathilde avec un sourire timide, comme s'il s'excusait de son attitude de ces derniers temps. Elle accepta les fleurs, émue par ce geste simple mais si significatif.

Ils continuèrent leur chemin, savourant chaque instant de cette parenthèse inattendue. Arthur se sentait libéré, un poids immense avait été levé de ses épaules. Mathilde, quant à elle, redécouvrait l'homme qu'elle aimait, sous un jour nouveau, plus léger et plus authentique.

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