20. L'Absence Parfaite

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Arthur s’éveilla dans un monde muet sans en être affecté. Le silence était devenu son compagnon, une présence tranquille qui l’accompagnait partout une présence paisible qui ne le quittait plus. Ce matin-là, il décida de sortir, de marcher seul, loin de l’agitation habituelle de la ville. Il avait trouvé une harmonie dans son néant sonore.

Les rues étaient familières, mais d’une manière différente. Les bruits des conversations, des voitures, des passants, chaque élément devenait plus frappant, plus intense. Les arbres semblaient plus hauts, le ciel plus vaste, et les odeurs de la ville se révélaient sous un jour nouveau. La simple vue d’un chat se faufilant entre les poubelles le fit sourire, non pas par amusement, mais parce qu’il était capable de saisir la beauté cachée dans cette scène simple.

Il arriva au parc, un lieu où il avait l’habitude de marcher avec Mathilde. Cette fois, il y entra seul, sans se sentir seul. Le silence, loin de lui paraître un vide, semblait presque s’être transformé en une forme de communion avec son environnement.

En s'asseyant sur un banc, il ferma les yeux et écouta. Non pas un silence mort, mais un silence vivant. Le vent soufflait à travers les branches, apportant avec lui une mélodie douce et apaisante. Les oiseaux, les enfants jouant au loin, les bruits de la nature, tout semblait s’unir dans une symphonie silencieuse, une musique qu’il n’avait jamais entendue avant. Il se sentait immergé dans cette expérience sensorielle, où tout détail prenait une dimension plus grande, plus pleine.

Arthur pensa à Mathilde, rempli de gratitude pour sa capacité à cerner et à s’adapter à ce silence croissant entre eux. Elle n’avait pas cherché à combler, elle avait respecté, l’accompagnant sans jugement. Il éprouvait une profonde reconnaissance pour sa présence discrète, pour sa manière d’être là, simplement, à ses côtés. Le silence était devenu une forme de complicité silencieuse, une réponse à ses envies, qui lui apportait une paix intérieure qu’il n’avait jamais connue auparavant. Il se sentait profondément ancré, apaisé, dans cette tranquillité partagée.

Le temps passa, mais Arthur ne le sentit pas. Il resta là, à regarder les nuages se déplacer lentement dans le ciel. Les mots, désormais superflus, n’avaient plus besoin d’être prononcés. Il avait trouvé une connexion, non pas avec les autres, mais avec lui-même et avec l’univers qui l’entourait.

Quand il rentra, Mathilde était là, silencieuse aussi. Leurs regards se croisèrent, ils se comprirent. Arthur sourit. Le silence, ne les séparait pas. Il les rassemblait.

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